Alliance assurances a annoncé ce mercredi 15 juin des résultats financiers positifs en 2021, en dépit d’une année « éprouvante à tous les niveaux, en raison de la pandémie » et des retards de l’économie algérienne.

« 2021 fut une année éprouvante à tous les niveaux, en raison de la pandémie. Nous déplorons la perte d’ami(e)s, de collègue(e)s, de membres de la famille. Nous avons passé des moments très angoissants et pénibles. Nous pensons toujours à eux ; à leurs familles et à tous les Algériens ayant supporté la perte de vies humaines. Ceci n’a pas été sans conséquences aussi, sur la crise économique et sur notre marché. Ce dernier a durement été impacté par le confinement et toutes les restrictions qui en ont découlées », a déclaré le patron de la compagnie privée Hassen Khelifati lors de la réunion ordinaire de l’Assemblée générale mixte qui s’est tenue le 2 juin dernier.

Alliance assurances a réalisé un chiffre d’affaires de 4,823 milliards de dinars contre 4,728 milliards de dinars en 2020, soit une hausse de 2 %.

« Quant au marché, globalement, il a enregistré une croissance de + 4,8 % avec un recul en automobile de – 3,8 %. Le marché a été tiré par la branche IARD notamment la réassurance internationale qui a réajusté ses tarifs à la hausse (plus de 30 et 40 %) pour la couverture des grands risques nationaux », a indiqué Alliance assurances dans un communiqué.

Dumping

La compagnie privée ajoute qu’une « analyse plus fine des branches nous indique que tout ce qui relève du local a régressé en raison du dumping et du non-respect des tarifs minimums et cela s’applique sur toutes les branches ».

En outre, Alliance assurances a terminé l’année 2021 avec un résultat de 502 millions de dinars contre 481 millions de dinars en 2020, soit une croissance de 4,5 %.

Cette hausse va profiter aux actionnaires de la compagnie, cotée à la Bourse d’Alger. Pour les dividendes à distribuer, Alliance assurances indique que la valeur du dividende par action a été fixée à 35 dinars contre 32 dinars en 2020 soit un « rendement annuel de plus de 9 % net par rapport au cours de l’action actualisé ». « Ces dividendes seront mis en paiement dans les délais réglementaires, à savoir avant le 30 septembre 2022 », affirme Alliance assurances.

La compagnie privée remarque que son action « connait une forte demande et sa valeur a connu une hausse au cours de l’année (près de 60 %) par rapport à la même période de l’année 2021 ».

Alliance Assurances se félicite de continuer ainsi de « créer de la valeur pour ses actionnaires et le marché boursier, en impulsant une dynamique régulière ».

Alliance Assurances affirme être « parvenue à réaliser des résultats positifs grâce à l’effort de maîtrise des charges, un meilleur contrôle de la sinistralité pour lutter contre la fraude, l’amélioration continue de la qualité de services et la réduction des délais de remboursement ».

« Un effort particulier a été consenti en termes d’innovation produit et services ainsi que le maintien d’un effort de communication envers toutes les parties prenantes », a-t-elle ajouté.

Pour les aspects négatifs, Alliance assurances déplore que la situation du marché algérien des assurances reste « inchangée » et les « mêmes problèmes persistent malgré les nombreux appels pour une intervention urgente et efficace de l’autorité de régulation afin de mettre un terme aux différentes distorsions et dérives qui persistent »

Pour illustrer ses propos, elle cite le potentiel du marché de l’assurance par rapport au PIB national et le taux de pénétration réalisés dans des marchés équivalents qui est le « plus bas soit 0,7 % alors qu’il est de 3 à 4 % au niveau africain, de 6 à 7 % au niveau mondial et plus de 1,5 % au niveau du monde arabe ».

Un potentiel inexploité

« Certains experts valorisent le potentiel du marché algérien en assurances entre 5 et 7 milliards USD par an alors qu’il arrive à peine à dépasser 1 milliard USD », souligne Alliance assurances.

Pour la compagnie privée, ce potentiel « inexploité » interpelle tous les acteurs afin d’ « identifier le pourquoi et trouver les réponses stratégiques, réglementaires et opérationnelles à apporter afin de libérer le potentiel et activer le rôle moteur du secteur des assurances dans la captation de la quasi-épargne en sa qualité d’investisseur institutionnel dans le marché financier cela, pour continuer à irriguer l’investissement ».

Mise en garde

Alliance assurances déplore les pratiques « constatées et vécues quotidiennement à l’exemple du dumping, de la sous tarification, du prolongement des délais de remboursement, l’insatisfaction de la clientèle,  l’incapacité des compagnies d’assurances à faire face à leurs engagements pour des primes encaissées dérisoires, l’inadéquation des tarifs notamment obligatoires versus coût financier et fréquence de la sinistralité , l’accumulation des créances sur assurés souvent difficilement recouvrables, la discrimination opérée sur le secteur privé qui l’empêche d’accéder à certains marchés publics, même les plus modestes, le non-respect des engagements collectifs professionnels… ». « Tout cela fait peser beaucoup d’incertitudes sur la solvabilité et les équilibres financiers fondamentaux du marché », met en garde Alliance assurances.

Elle rappelle avoir « plaidé et milité pour la mise en place rapide d’une Autorité de Régulation Indépendante ainsi que la révision des fondamentaux comme l’interdiction de la discrimination et la vente à crédit ; révision et indexation des tarifs versus barème d’indemnisation, réduction des délais de remboursements et l’amélioration de la qualité de services ; l’introduction de l’innovation produits, services et les moyens de paiement ainsi que tous les aspects liés à la libéralisation des initiatives des acteurs du marché ».

Pour Alliance assurances, la prise en charge « effective » et « rapide » de ces revendications sectorielles permettra au marché algérien des assurances de « décoller » et de « dépasser le plafond de verre des 1 % du taux de pénétration par rapport au PIB ».