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Amical Algérie – Suède : les Verts indésirables en France ?

L’équipe d’Algérie de football affrontera la Suède en match amical le 19 novembre prochain. Les deux fédérations de sont entendues pour domicilier le match en France, mais la rencontre ne se déroulera finalement pas dans ce pays, à cause du refus d’au moins trois villes françaises de l’accueillir. Les Verts sont-ils indésirables en France ?

Avant de conclure avec son homologue suédoise, la Fédération algérienne avait d’abord sollicité l’accord de la Fédération française pour l’organisation d’un match amical, avec un adversaire à déterminer.

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La FFF a donné son aval et le choix de la société organisatrice de l’événement s’est porté dans un premier temps sur le stade Vélodrome de la ville de Marseille où réside une importante communauté algérienne. Mais la préfecture des Bouches-du-Rhône s’y est opposée, pour des considérations sécuritaires, jugeant le match à « haut risque ».

Ce fut ensuite autour de la préfecture des Doubs de s’opposer à la tenue du match au stade Bonal du FC Sochaux, puis enfin celle du Havre, sollicitée par la société organisatrice. Cette succession de refus laisse penser à une décision concertée pour que le match ne se joue pas en France, par peur de débordements. A chaque fois, l’argument sécuritaire est avancé.

Le match aura finalement lieu à Stockholm, en Suède, assurent plusieurs sources médiatiques, dont le journaliste de Canal Algérie Saïd Fellak.

En optant pour la France, la FAF et l’encadrement de l’équipe nationale voulaient offrir l’occasion au nombreux public des Verts se trouvant dans ce pays d’assister à un match de l’équipe de Djamel Belmadi. Celui-ci tient d’ailleurs à ce genre de matchs joués en France comme il l’a souligné à l’issue du match Algérie-Colombie joué à Lille en octobre 2019.

Belmadi était émerveillé par l’ambiance qu’avaient créée dans les tribunes les 40.000 spectateurs qui ont assisté à la rencontre, tous acquis à la cause des Verts. « On s’est senti à la maison », s’est félicité le coach des Verts dans la conférence de presse d’après-match, émettant le souhait de reproduire ce genre de matchs à l’avenir à « Marseille, Nice ou Paris ». « C’est à reproduire », avait espéré le sélectionneur national.

A l’époque déjà, la programmation d’un match de l’Algérie en France était précédée et suivie de critiques. Des refus de l’abriter, il y en a eu aussi. « Certaines villes ont refusé de jouer ces matchs-là, à tort ou à raison », avait souligné le coach des Verts, qualifiant celui face à la Colombie de « test » pour voir si les choses allaient bien se passer. « C’est malheureux de dire ça, mais il faut montrer patte blanche », a-t-il indiqué.

Cela signifie que les matchs des Verts en France font l’objet de préjugés liés au comportement du public. Ils sont devenus indésirables dans certaines villes françaises.

Algérie – France : la fête gâchée de 2001

Le match de Lille s’est bien déroulé dans l’ensemble. Les Verts ont damé le pion à la Colombie (3-0) et le public s’est bien comporté dans l’ensemble, mis à part le petit incident créé par l’irruption de deux supporters sur le terrain.

Plus de dix ans plus tôt, les Verts avaient livré deux matchs amicaux en terre française, face aux Emirats arabes unis (1-0) et au Mali (1-1) respectivement à Rouen en août et au stade du Touquet en novembre 2008.

Là aussi point d’incident, même s’il est vrai que l’engouement pour les Verts dirigés alors par Rabah Saâdane n’est rien comparable à celui que suscite actuellement ceux de Djamel Belmadi.

Le match resté dans les mémoires et qui vaut aux supporters des Verts en France leur réputation de public « difficile » est celui d’octobre 2001 entre la France et l’Algérie au stade de France. La rencontre a été interrompue à la 76e minute suite à l’envahissement du terrain par des supporters algériens alors que les Bleus menaient 4 buts à 1.

L’unique but des Verts a été inscrit par un certain Djamel Belmadi. La France était alors championne du monde en titre et comptait dans ses rangs la légende franco-algérienne Zinedine Zidane, mais la fête a été gâchée.

Il faut dire aussi que la programmation du match Algérie-Suède intervient dans un contexte général qui n’est pas favorable, malgré le réchauffement des relations entre l’Algérie et la France.

L’affaire « Lola », dans laquelle une Algérienne en situation irrégulière a été arrêtée et placée en détention, n’arrange assurément pas les choses. L’assassinat de la fillette de 12 ans fait beaucoup de bruit en France et l’extrême-droite l’a saisi au vol pour s’attaquer de nouveau à l’immigration, celle originaire d’Algérie en particulier.

Les autorités françaises ne sont pas sans savoir que le moindre incident avant, pendant ou après la rencontre, sera politisé et amplifié pour mettre davantage de pression sur le gouvernement. D’autant plus que même la droite traditionnelle s’est mise à surfer sur la vague.

Après le terme « francocide » inventé par Eric Zemmour dans le sillage de cette affaire, un sénateur des Républicains parle de « non-assistance à Français en danger ». Bruno Retailleau a annoncé son intention de déposer une loi pour « rendre l’Etat civilement responsable », lorsque « un Français est blessé ou tué par un étranger qui n’a rien à faire sur le sol français ».

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