Économie

Après l’économie, la défense : l’axe Alger-Ankara se renforce

L’Algérie et la Turquie passent à une autre étape dans leur coopération, déjà jugée excellente. Les deux pays comptent renforcer leurs liens en matière de défense et d’industries militaires.

L’annonce a été faite à l’occasion de la visite de trois jours qu’effectue en Turquie le président algérien Abdelmadjid Tebboune et qui prend fin ce mardi 17 mai.

La visite, la première d’un chef d’État algérien en Turquie depuis 17 ans, survient alors que la coopération économique entre les deux pays est très active.

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Même sur le plan politique, l’Algérie et la Turquie sont sur la même longueur d’onde sur certains dossiers internationaux, comme la crise libyenne. L’axe Alger-Ankara s’est davantage raffermi depuis l’accession de Abdelmadjid Tebboune au pouvoir en décembre 2019.

Quelques chiffres éloquents ont été rappelés à l’occasion de cette visite. Selon le président Recep Tayyip Erdogan, malgré la crise sanitaire, les échanges commerciaux entre l’Algérie et la Turquie ont augmenté de 35 % pour atteindre 4,2 milliards de dollars.

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Sous l’impulsion de l’accord d’amitié et de coopération signé en 2006, la coopération et les échanges économiques entre l’Algérie et la Turquie ont connu une dynamique sans précédent.

La Turquie est devenue ces dernières années le premier investisseur étranger en Algérie avec 5 milliards de dollars. Les projets phares des investisseurs turcs sont l’usine de sidérurgie de Tosyali à Oran et le complexe textile de Relizane, outre la participation des entreprises turques aux différents programmes de logements et d’infrastructures.

Quelque 1400 entreprises turques sont présentes en Algérie. L’investissement dans le secteur productif est un critère important pour les autorités algériennes qui cherchent à diversifier l’économie du pays, trop dépendante des hydrocarbures.

Des pourparlers engagés par des entreprises de défense turques

La visite de Tebboune en Turquie devrait booster davantage cette coopération. De nouveaux accords ont été signés dans plusieurs domaines et les deux présidents ont annoncé lundi 16 mai que l’objectif est désormais de porter les échanges à 10 milliards de dollars ou plus, alors que l’objectif était fixé jusque-là à 5 milliards.

Les accords signés concernent plusieurs secteurs comme l’Énergie et les Mines, les Finances, le Commerce, l’Industrie, l’Information et la Communication, les Travaux publics, la Pêche, les Sciences & Technologies et l’Innovation, les Micro-entreprises, les œuvres sociales, la Formation professionnelle, la Culture, l’Éducation, l’Environnement et la Lutte contre le crime organisé transfrontalier.

L’étape suivante après ce succès de la coopération économique est logiquement de passer à un partenariat encore plus stratégique. C’est-à-dire à une coopération qui englobe le secteur sensible de la défense et des industries militaires. La question a été posée aux deux présidents au cours d’une conférence de presse conjointe à Ankara, et tous les deux ont confirmé.

« En tant que deux pays qui jouent un rôle important pour assurer la paix et la stabilité sur le continent africain, nous sommes déterminés à renforcer la coopération dans l’industrie de la défense », a d’abord déclaré Erdogan, selon le quotidien turc Daily Sabah.

Le président turc a ensuite révélé que de nombreuses entreprises de défense turques étaient en pourparlers avec l’Algérie, sans donner plus de détails.

De son côté, Abdelmadjid Tebboune a indiqué que l’Algérie « envisage de faire des pas importants avec la Turquie, notamment dans les industries civile, militaire et navale ».

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