Société

Arabie saoudite : malgré les réformes, les droits des femmes toujours bafoués

Malgré une série de réformes sociétales, les femmes continuent d’être confrontées à des “restrictions importantes” de leurs droits en Arabie Saoudite, pays où “toute voix divergente est réprimée”, déplorent deux ONG dans un rapport publié mercredi.

“En dépit des signes d’ouverture donnés ces dernières années par le régime”, la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) pointent “les limites drastiques” que le pays continue à “imposer aux droits des femmes – dont le statut juridique est inférieur à celui des hommes – dans tous les domaines, y compris dans les actes les plus simples de la vie quotidienne”.

Ces derniers mois une série de réformes sociétales, comme l’autorisation de conduire ou d’assister à des événements sportifs pour les femmes, ont été annoncées dans ce pays ultraconservateur sous l’impulsion du prince héritier Mohammed ben Salmane, nouvel homme fort de Ryad.

Mais “les promesses de réforme des responsables saoudiens se heurtent encore à la réalité concrète de la situation des droits humains dans un pays qui continue de réprimer toute voix divergente, en particulier celle des défenseurs des droits humains qui appellent à des réformes sociétales importantes”, estime l’étude des deux ONG présentée à Paris.

“La situation des femmes saoudiennes défenseures des droits humains est scandaleuse”, soulignent la FIDH et l’OMCT. Elles dénoncent les lois saoudiennes de lutte contre le terrorisme qui “sont détournées pour criminaliser l’expression légitime de toute opinion divergente”.

“Des dizaines de défenseurs, blogueurs, avocats, manifestants, purgent ainsi de longues peines de prison sous le coup d’accusations d’apostasie, athéisme, insulte à la religion, terrorisme, déstabilisation de l’État, tentative d’influencer l’opinion publique ou encore de création d’une organisation illégale”, note le rapport.

Une nouvelle loi antiterroriste, entrée en vigueur en novembre, prévoit des peines allant jusqu’à 10 ans de prison pour insulte au roi ou au prince héritier, et la peine de mort pour des actes de “terrorisme”.

L’introduction de ce nouveau texte coïncidait avec une purge sans précédent du gouvernement saoudien contre des dizaines de hautes personnalités du royaume dans le cadre d’une campagne anticorruption.

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