Économie

Augmentation des prix du gaz algérien : le oui, mais des Espagnols

La question de la révision du prix du gaz algérien livré à l’Espagne est posée depuis plusieurs mois. Liée par des contrats de long terme à ses clients du sud de l’Europe desservis par gazoducs, la compagnie publique algérienne Sonatrach veut tirer profit des cours actuels du gaz qui connaissent une flambée depuis le début de la guerre en Ukraine.

Cela passe par la révision des clauses des contrats avec ses principaux clients.

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Si les Italiens, qui ont obtenu une augmentation des livraisons algériennes en vertu d’un contrat signé en avril dernier, ont accepté sans difficulté la hausse des tarifs, de même que les Français, les négociations avec l’Espagnol Naturgy sont toujours en cours.

Elles ont été entamées avant la crise diplomatique entre les deux pays. Cette dernière, provoquée en mars à cause du revirement du gouvernement socialiste sur la question sahraouie, est très mal tombée, estiment des analystes en Espagne, car elle a coïncidé avec les négociations sur les prix du gaz et la tension mondiale sur cette énergie à cause du conflit russo-ukrainien.

Le gouvernement de Pedro Sanchez est très critiqué en interne sur cette question, notamment après la signature en avril d’un contrat entre Sonatrach et ENI portant sur l’augmentation des flux du gaz algérien de l’ordre de 9 milliards de mètres cubes supplémentaires d’ici 2023-2024. Sur la question des prix, l’Algérie s’est montrée intransigeante.

Fin août, des sources algériennes « de haut niveau » ont indiqué au journal espagnol El Confidencial que les négociations entre Sonatrach et Naturgy, la société qui détient le gros contrat d’approvisionnement de l’Espagne en gaz algérien, étaient « au point mort ».

Le même journal a fait état de l’impatience des autorités algériennes qui n’ont pas exclu de couper les vannes si les Espagnols continuaient à traîner les pieds.

Ce que veut Naturgy

« Dans les négociations sur le prix du gaz, Naturgy traîne les pieds. Elle doit répondre rapidement tant sur l’acceptation du nouveau prix que sur la durée du nouveau cahier des charges. Les Italiens (ENI) et les Français (Engie) l’ont déjà accepté. C’est maintenant que l’approvisionnement en gaz doit être assuré pour l’avenir.

La fenêtre d’opportunité est encore ouverte. Mais s’il n’y a pas d’accord dans un délai raisonnable, s’il y a échec, Sonatrach sera en droit de couper les approvisionnements », ont mis en garde les sources d’El Confidencial.

La menace semble avoir été prise au sérieux puisque le même journal annonce dans son édition de ce lundi 12 septembre que Naturgy a accepté l’augmentation des prix, mais les négociations traînent toujours sur les délais.

Selon la même source, citant encore des responsables algériens, la société espagnole a accepté de s’aligner sur les prix que payent les Français et les Italiens, avec effet rétroactif à partir d’octobre-novembre 2021.

Néanmoins, même si elle a accepté cette péréquation des prix avec ceux appliqués à ENI (Italie) et Engie (France), Naturgy souhaite payer les nouveaux tarifs pendant deux ans seulement, ajoutent les mêmes sources qui ne précisent pas la réponse des autorités algériennes à cette exigence.

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