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Automobile en Algérie : les prix des véhicules neufs sont « assez élevés »

Automobile en Algérie : les prix des véhicules neufs sont « assez élevés »

Le marché de l’automobile connaît une nouvelle dynamique en Algérie avec le lancement des activités de plusieurs marques notamment chinoises, mais les prix des véhicules restent élevés.

Les annonces de lancement officiel de marques automobiles se sont enchaînées ces derniers jours en Algérie. Après Chery qui a officialisé le lancement de ses activités jeudi dernier, cette semaine ce sera au tour de HCI, le représentant de la marque allemande Opel en Algérie, d’entamer ses activités, ce mercredi 15 novembre.


Avec 11.000 voitures qu’elle compte injecter dans le marché algérien d’ici la fin de l’année, la marque chinoise Chery mise sur une gamme large de véhicules composée de sept modèle : Tiggo 2 Pro, Tiggo 4 Pro, Tiggo 7 Pro, Tiggo 8 Pro, Tiggo 8 Max, Arrizo 5 et Arrizo 8.

Algérie : les prix des véhicules neufs « restent chers »

Jeudi, Chery a dévoilé aussi les prix de ses véhicules qu’elle compte commercialiser sur le marché algérien. Le géant chinois de l’automobile propose son modèle Tiggo 2 Pro Comfort muni d’un moteur essence 1.5 L de 107 chevaux au prix de 1,99 millions de dinars, soit près de 100 fois le salaire minium en Algérie qui est de 20.000 dinars par mois. Un prix « assez élevé », estime Mustapha Zebdi, le président de l’association de protection et d’orientation des consommateurs (Apoce).

Il y a quelques années, les Algériens pouvaient s’offrir une voiture de gamme supérieure à ce prix-là, mais la baisse du dinar par rapport au dollar et l’inflation ont impacté leur pouvoir d’achat. Comme de nombreux produits importés, la voiture est devenue un produit de luxe pour de nombreux algériens aux revenus modestes et intermédiaires.

« Ce prix (Chery à 1,99 millions de dinars) reste attirant par rapport à ce qui est proposé sur le marché d’occasion mais il est tout de même assez élevé. Les prix doivent être moins chers. Nous avons déjà fait le constat de la cherté des prix des véhicules neufs avec Fiat et nous le maintenons« , estime Mustapha Zebdi.

Le président de l’Apoce s’attend toutefois à une baisse des prix des véhicules neufs avec l’arrivée de nouvelles marques sur le marché. Une autre marque chinoise Geely devrait bientôt entamer la commercialisation de ses modèles en Algérie.

Le patron de Sodifem, son représentant en Algérie, a été reçu lundi par le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, qui a lui demandé d’accélérer le lancement de Geely sur le marché algérien où la marque chinoise compte commercialiser quatre modèles à partir de 1,97 millions de dinars. En plus de Chery et Geely, une autre marque chinoise Jac a obtenu l’agrément pour lancer ses activités en Algérie.

Pour Mustapha Zebdi, l’accélération du rythme de l’importation des véhicules de moins de trois ans « poussera les opérateurs dans le domaine des véhicules neufs à baisser leurs tarifs« .

Mustapha Zebdi évoque aussi les déclarations du ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, qui a invité dimanche les marques Fiat, déjà présente sur le marché depuis mars 2023, et Opel à revoir leurs prix à la baisse.

Le pari difficile de la production des véhicules en Algérie


Les marques automobiles agréées sont obligées de passer à la production de véhicules en Algérie avec l’objectif d’atteindre un taux d’intégration de 30 % au terme de la cinquième année.

À ce sujet, Mustapha Zebdi semble sceptique quant à la capacité de toutes les marques agrées jusqu’à présent en Algérie à atteindre cet objectif. « Si on se réfère aux chiffres de production annoncés en Algérie, je pense sincèrement que c’est difficilement réalisable. Il n’y a pas un pays dans le monde capable d’atteindre des chiffres pareils. Je pense qu’il va y avoir une période filtration. Certaines marques qui ne pourront pas atteindre les objectifs fixés en matière d’intégration se verront éliminées de la course« , explique Mustapha Zebdi.

Seules quelques marques, qui veulent vraiment installer une industrie avec des objectifs d’autosuffisance du marché local et d’exportation depuis l’Algérie, pourront suivre le rythme imposé par les autorités en matière d’intégration, selon Mustapha Zebdi.

Le passage à une véritable industrie automobile reste difficilement réalisable, selon le président de l’Apoce qui rappelle que le marché local affiche un déficit d’un million de véhicules.

Le marché des véhicules d’occasion paralysé

Les annonces d’arrivée de nouvelles marques de voitures en Algérie a eu son impact sur le marché de l’occasion. Une certaine stagnation est constatée depuis quelques jours. Les vendeurs comme les acheteurs sont gagnés par l’hésitation.

« Le vendeur a peur et l’acheteur aussi. Ceux qui ont acheté à des prix élevés et qui veulent vendre reçoivent des offres inférieures par rapport à ce qu’ils ont déboursé« , confie un citoyen à Dz News.

Mustapha Zebdi fait le même constat sur la stagnation du marché des véhicules d’occasion.

« Il y a une stagnation et un gel des transactions commerciales sur le marché de l’occasion. Seuls ceux qui sont obligés d’acheter une voiture le font actuellement. Depuis l’annonce du prix de Chery à moins de 2 millions de dinars, on constate une paralysie« , indique le président de l’Apoce.

Citant des informations provenant des antennes régionales de l’Apoce, Mustapha Zebdi fait état d’une augmentation de l’offre sur les marchés des véhicules d’occasion.

Néanmoins, l’abondance de l’offre se heurte à la réticence des acheteurs qui « ont peur d’acheter et de voir les prix baisser encore plus par la suite en raison de l’arrivée des véhicules neufs à des prix intéressants« , analyse Mustapha Zebdi.

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