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Banque mondiale : ce que disent les satellites sur l’économie algérienne

Banque mondiale : ce que disent les satellites sur l’économie algérienne

L’économie de l’Algérie vue du ciel par la Banque mondiale. Ce n’est pas de la fiction mais une nouvelle méthode bien réelle, et surtout fiable, utilisée pour calculer le PIB d’un pays.

La Banque mondiale utilise les images satellites nocturnes, et en fonction de l’éclairage de certaines zones, elle parvient à calculer la production d’hydrocarbures et même la production hors hydrocarbures de l’Algérie.

Une solution pour l’Algérie afin de mesurer son économie réelle, dont une partie demeure invisible car relevant de la sphère informelle ?

Dans un blog sur le site officiel de la Banque mondiale, deux économistes de l’institution expliquent comment ils suivent la croissance de l’économie algérienne en utilisant les images satellite.

Ils assurent que la corrélation est « remarquable » entre le PIB des hydrocarbures et l’éclairage nocturne des sites de production et de transformation en Algérie.

Pour mener leur observation, ils utilisent les coordonnées géographiques des sites de torchage.

La méthode est « très efficace », selon la Banque mondiale, étant donné que l’éclairage nocturne issu du torchage explique 94 % de la production mensuelle de pétrole, tandis que dans les wilayas productrices de gaz, l’éclairage hors torchage explique 69 % de la production de gaz naturel.

En ajoutant le torchage des usines de raffinage et de liquéfaction d’Arzew et de Skikda, c’est 80 % de la valeur ajoutée réelle trimestrielle des hydrocarbures qui est expliquée par l’éclairage nocturne.

Pour la production hors hydrocarbures de l’Algérie, l’éclairage est un indicateur « tout aussi robuste ». La Banque mondiale suit son état dans quatre régions du pays qui abritent 80% de la population (nord-ouest, centre-nord, nord-est et Hauts plateaux de l’est).

Les deux économistes affirment que l’éclairage dans ces zones explique 87 % du niveau du PIB réel de l’Algérie, un taux qui peut aller jusqu’à 93 % en prenant en compte la « saisonnalité des données ».

Éclairage nocturne : une source de données fiable sur l’état de l’économie algérienne

Les spécialistes de la Banque mondiale ont pu arrêter un ratio : une augmentation de 1 % de l’éclairage nocturne est synonyme d’une hausse de 0,5 % du PIB hors hydrocarbures.

Cet indicateur a correctement calculé le taux de croissance moyen de l’économie algérienne (hors hydrocarbures et hydrocarbures) de 2013 à 2016. Même « l’important ralentissement de 2017 à 2019 » est ressorti des données liées à l’éclairage nocturne.

Entre 2013 et 2016, les régions des Hauts plateaux de l’est et du nord-ouest ont été les principaux moteurs de la croissance, mais ont connu un important ralentissement avant le COVID. Entre 2017 et 2019, c’est le centre-nord qui a soutenu la croissance.

Pendant le COVID, c’est la région nord-est de l’Algérie qui a connu la plus forte contraction, tandis que les Hauts plateaux de l’est sont la région qui a connu une reprise plus rapide après la pandémie.

Outre sa fiabilité, le modèle offre aussi la possibilité de disposer des données en temps réel, expliquent ses promoteurs.

Alors que les données les plus récentes de l’Office national des statistiques (ONS) s’arrêtent au quatrième trimestre de 2022, celles issues de l’éclairage nocturne sont disponibles avec un décalage d’un mois seulement. Ainsi, celles des trois premiers trimestres de l’année en cours sont d’ores et déjà disponibles.

Il en ressort que la solide croissance hors hydrocarbures en 2022 s’est poursuivie au cours des neuf premiers mois de 2023.

La croissance économique (hors hydrocarbures) en glissement annuel serait de 4,5%.

Pendant la même période, et en tenant compte de la stabilité de la production des hydrocarbures,  la croissance du PIB de l’Algérie se « serait accélérée pour atteindre 3,6 % ». Soit une croissance plus rapide que celle d’avant le Covid et qui « rappelle la performance de croissance de l’Algérie avant 2015 ».

Les données issues de l’éclairage sont désormais utilisées par la Banque mondiale dans son rapport semestriel de suivi de la situation économique de l’Algérie.

A côté d’ « un ensemble croissant de données non conventionnelles et de données massives » elles servent à compléter les « sources nationales et internationales classiques », selon la Banque mondiale.

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