Économie

Brics : l’Algérie réagit, Lavrov révèle les « critères » retenus

La candidature de l’Algérie au Brics n’a pas été retenue. Le sommet du groupe des cinq qui s’est tenu à Johannesburg en Afrique du Sud a arrêté les critères d’adhésion et a accepté les candidatures de six nouveaux pays.

Il s’agit de l’Arabie Saoudite, des Émirats arabes unis, de l’Egypte, de l’Iran, de l’Ethiopie et de l’Argentine. Le choix de ces pays ainsi que le rejet des candidatures d’autres, comme l’Algérie et le Nigéria, a suscité des interrogations.

D’autant qu’un pays comme l’Ethiopie ne pèse pas lourd sur la scène économique africaine, avec un PIB d’un peu plus de 110 milliards de dollars en 2022, et un revenu annuel par habitant de 1.000 dollars.

Dans ce contexte, le rejet des candidatures de pays comme le Nigeria, l’Algérie, l’Indonésie ou le Vietnam qui ont des économies plus puissantes que celles de l’Ethiopie semble incompréhensible.

Jeudi, le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov a donné quelques indications sur les critères très vagues qui ont été retenus dans le choix des six nouveaux des Brics.

Selon le chef de la diplomatie russe, le poids, l’autorité et la position du pays candidat sur la scène internationale ont été pris en compte en premier, rapporte l’agence Sputnik.

Brics : l’Algérie prend acte du rejet de sa candidature

La Russie et la Chine ainsi que l’Afrique du Sud ont soutenu ouvertement, et depuis le début, la candidature de l’Algérie, ce n’est pas le cas des deux autres membres des Brics, le Brésil et l’Inde. À Johannesburg, le Brésil et l’Inde ont voté contre la candidature algérienne.

L’Algérie a réagi officiellement jeudi au rejet de sa candidature pour rejoindre les Brics. Présent au sommet du groupe à Johannesburg, le ministre des Finances, Laâziz Faid a assuré que l’Algérie, de par son passé, ses positions politiques, sa position géostratégique et son économie, a sa place au sein des Brics.

L’Algérie « a pris acte de la décision annoncée par les dirigeants du BRICS, invitant six nouveaux pays à rejoindre le groupe en tant que première étape, avec la perspective d’ouvrir la voie à d’autres pays dans un avenir proche », a-t-il dit dans son discours.

Il a ajouté que l’économie algérienne est « diversifiée » et est en « croissance grâce à une jeunesse créative et à des ressources naturelles abondantes ». Pour le ministre des Finances, ce sont « autant de facteurs susceptibles de créer des opportunités de coopération fructueuse au sein du groupe ».

Au plan politique, l’Algérie partage les positions des Brics sur la nécessité de bâtir un « ordre mondial juste et multipolaire basé sur le respect mutuel ».

« Nous estimons que la vision des BRICS n’est que le prolongement de la vision défendue par l’Algérie depuis des décennies », a-t-il dit.

Les déclarations de M. Faid signifient que l’Algérie ne renonce pas à adhérer aux Brics, en dépit de l’échec de Johannesburg. Le prochain sommet du groupe aura lieu à Kazan en Russie.

Le président du RCD, Atmane Mazouz a également réagi suite à l’échec de la première candidature des Brics. « Nous jugeons (…) qu’il est urgent de reconsidérer notre vision des choix diplomatiques qui doit guider notre pays en fonction de nos relations économiques », a écrit le chef du RCD sur sa page Facebook.

Pour lui, l’Algérie est perçue depuis des années au « mieux comme un marché où se déversent toutes sortes de “khorda (produits de basse qualité)” de faux alliés » et ce aux « dépens de nos intérêts. »

« Notre récente exclusion du conglomérat des BRICS dans un monde de grands ensembles régionaux nous renvoi à l’exigence du RCD qu’on ne cesse de rappeler : la construction dans le cadre du sous-continent nord-africain, notre ensemble naturel et historique, consacré par la plateforme du congrès de la Soummam », a-t-il conclu.

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