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Caméras cachées, cocaïne, Pamela Anderson, Madjer …ce qui a marqué la première quinzaine du Ramadan

Caméras cachées, cocaïne, Pamela Anderson, Madjer …ce qui a marqué la première quinzaine du Ramadan

La première quinzaine du Ramadhan a été marquée par des petites polémiques et des débats sur la hausse des prix sur le marché, sur les caméras cachées, sur la fermeture temporaire de la salle Zinet à Alger, sur la saisie d’une quantité importante de cocaïne à Oran, sur les nouveaux tarifs des documents administratifs et sur les choix du sélectionneur national Rabah Madjer. La politique a été la grande absente durant cette période.

Les déclarations des chefs de partis se sont raréfiées autant que celles des membres du gouvernement. Vacances avant l’heure ? À moins d’une année de l’élection présidentielle, la scène politique est traversée par le vent comme si ce rendez-vous a perdu de son importance.

C’est pourtant la période idoine durant laquelle apparaissent les candidats potentiels pour l’élection de 2019 qui profitent des soirées du Ramadhan, autour du thé et du kalblouz, pour faire avancer leurs projets.

Certains hommes et femmes politiques éteignent même leurs téléphones portables pour ne pas être dérangés la journée. Le Ramadan signifie, pour eux, éloignement des lumières des médias et du « casse-tête » politique.

Djamel Ould Abbes, secrétaire général du FLN, s’est « calmé » les premiers jours du mois sacré avant de revenir avec un remaniement inexpliqué du Bureau politique du vieux parti.

Il a juste dit que sa décision a été prise en « consultation avec les hautes autorités du pays ». Ould Abbes a-t-il vu l’arrivée de la tempête qui risque de l’emporter après le Ramadan ? À première vue, l’été du FLN ne sera pas paisible. Été de la discorde ? Possible.

Saïd Djellab perd la partie

Said Djellab, ministre du Commerce, paraît être le grand perdant durant la première moitié du Ramadan. Avant le début du mois du jeûne, il a occupé tous les espaces médiatiques pour dire que les prix des fruits et légumes vont baisser et que des contrôles seront renforcés pour protéger les consommateurs des abus des commerçants.

« Nous avons un système électronique de contrôle des prix durant le Ramadan », a-t-il annoncé, fin avril 2018. Qu’en est-il de ce système ? Les algériens ont largement constaté, partout dans le pays et pas uniquement dans les grandes villes, que les prix des fruits et légumes sont restés élevés.

Les tomates, les haricots verts, la laitue, les courgettes, les abricots, les pêches et les dattes sont cédés à des prix qui défient les petites bourses. La hausse de la demande durant ce mois peut-elle tout expliquer ?

Les mandataires et les spéculateurs ont-ils échappé à « la détection » électronique de Said Djellab ? « Nous allons assumer notre rôle de régulateur du marché. Nous allons combattre sans pitié les fraudeurs », a promis le ministre.

Sur le terrain, le ministère du Commerce a visiblement perdu la bataille de la régulation et du contrôle. Les campagnes du boycott, genre « Kheliha Tesda » (laisse là rouiller), pour les voitures, n’ont pas « fonctionné » pour les fruits, les légumes, les viandes et les poissons. N’existe-t-il pas un problème avec le mode de consommation des algériens ?

Des tonnes de pain jetées à la poubelle

Le gaspillage à grande échelle a également marqué les deux premières semaines du Ramadhan 2018. Selon la Fédération algérienne des boulangers, 6 tonnes de pain ont été jetés durant la première semaine de Ramadhan uniquement dans la wilaya d’Alger.

Le constat de gaspillage du pain et des produits alimentaires est presque le même dans toutes les régions du pays. Les campagnes menées contre le gaspillage comme celle de « Chiche, had ramadhan manermich » (Chiche, cette année ne je ne jette rien), n’ont pas eu d’impact. Faut-il alors augmenter le prix de la baguette du pain ?

« Le progrès a un coût », selon Bedoui

Autre débat : la hausse des coûts des documents d’identité biométriques, prévue dans le projet de loi de finances complémentaire 2018. La carte d’identité nationale sera cédée à 2500 dinars et le passeport à 10.000.

« Le progrès a un coût », a justifié Noureddine Bedoui, ministre de l’Intérieur. Selon lui, la carte biométrique en France coûte 33 euros. Ce qui est faux. Ce document est délivré gratuitement depuis 1998 en France. Sur les réseaux sociaux, les protestations se sont exprimées vivement sur cette revue à la hausse des documents d’identité.

Le communiqué du Premier ministère, évoquant « les fuites organisées » de l’avant-projet de loi portant loi de finances complémentaire 2018, n’a pas apaisé les craintes des algériens qui devraient payer pour avoir un passeport au prix de l’équivalent de 55 % du SNMG (Salaire national minimum garanti). L’augmentation du SNMG n’est plus revendiquée par l’UGTA, l’ex-syndicat unique. Curieux, non ?

La cocaïne et la viande « halal »

La saisie d’une quantité record de la cocaïne au port d’Oran, cette semaine, signifie que l’Algérie est entrée brutalement dans l’âge des drogues dures. Plus de 700 kg de cocaïne, dissimulés dans un conteneur à bord d’un bateau de transport de marchandise en provenance du Brésil, ont été trouvés, mardi 29 mai.

L’annonce est faite non pas par les douanes algériennes mais par le ministère de la Défense nationale. Un ministère qui s’est habitué à l’exercice de communication ces derniers mois, contrairement aux douanes.

La découverte de la drogue s’est faite grâce à une information fournie par les autorités espagnoles, selon le journal El Khabar. Sinon, cette quantité de cocaïne aurait-elle été découverte ? Aurait-on communiqué autour de l’affaire ? Le plus comique dans l’affaire est que la cocaïne était cachée dans des boites contenant de « la viande halal » ! On se rend compte donc que le Brésil est un grand producteur de viande bovine.

Pamela Anderson s’invite à Alger !

L’actrice canadienne Pamela Anderson s’est invitée cette semaine à Alger grâce à la polémique sur la fermeture de la salle Mohamed Zinet à Alger après la projection du film « Borat ». Sa prestation a été jugée « choquante » par le journal El Bilad qui a parlé de « l’indécente » Pamela Anderson. Le ministère de la Culture a décidé de fermer la salle pour un mois.

Azzedine Mihoubi, ministre de la Culture, a expliqué à TSA que cette décision n’était pas motivée par des considérations religieuses ou idéologiques. « Mais, parce que le gérant de la salle n’a pas respecté le cahier de charges et projette des films piratés », a-t-il dit.

Il y a eu beaucoup de commentaires et de statuts sur les réseaux sociaux sur cette affaire notamment de ceux qui n’ont jamais vu « Borat » de Larry Charles, ce qui est déjà croustillant pour un Ramadan ne manquant pas de sucré-salé.

Les chaussures de Cheba Dalila

Les chaussures noires et vertes de la chanteuse Rai Cheba Delal ont fait le « buzz » durant les deux premières semaines du Ramadan. Cheba Dalila, femme nerveuse et n’ayant pas la langue dans la poche, a « voyagé » dans plusieurs caméras cachées comme « Dar teksar » (Echourouk TV) et « Tefret fik » (Dzair TV) pour jeter ses chaussures ou des bouteilles d’eau sur les animateurs qui la provoquent. D’autres artistes et sportifs ont menacé les animateurs de les tailler en pièces en dehors de studios, de leur couper la gorge.

« Avec cette guitare, je vais te plier en deux », a lancé l’un d’eux à l’adresse d’un animateur. Bien sûr, il n’a pas joint le geste à la parole. Heureusement.

Les caméras cachées violentes et au contenu insipide ont marqué le programme télé, suscitant une vague de dénonciation parmi les téléspectateurs mais sans que les eaux d’Alger bougent.

Djamel Kaouane, ministre de la Communication, a dénoncé « la violence » et parlé du « manque de créativité » alors qu’Azzeddine Mihoubi a évoqué « l’improvisation ». Les producteurs de ces caméras cachées ont défendu bec et ongles leurs « spectacles » avec un argument à senteur commerciale: « les téléspectateurs aiment cela ».

« Nous sommes un produit qui se vend bien »

Pas de caméra cachée, par contre, lors de la conférence de presse de Rabah Madjer. Le sélectionneur national tente de se réconcilier avec la presse après le fameux « taisez-vous » adressé à Maamar Djebour, journaliste à la Chaîne 3 de la radio nationale.

Mais, Madjer n’a pas manqué cette fois-ci aussi de reprocher à la presse de faire de l’équipe nationale « un fonds de commerce ». « Nous sommes un produit qui se vend bien », a lancé l’ex-gloire de l’équipe nationale. À combien seront vendus les Verts face au Portugal lors du prochain match prévu le 7 juin ? Les paris sont ouverts…

Hier soir, après la défaite surprise de l’Algérie face au Cap-Vert (2-3) au stade du 5 juillet, Madjer a répondu aux insultes des supporteurs et refusé de démissionner…

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