Économie

Climat des affaires : l’Algérie veut rassurer les investisseurs

L’amélioration du climat des affaires en Algérie est l’un des plus importants chantiers lancés par le président de la République Abdelmadjid Tebboune dès son élection en 2019 pour relancer l’investissement.

Abdelmadjid Tebboune a dressé ce week-end un bilan d’étape, égrenant les mesures prises notamment en matière de révision de la législation y afférente sur l’investissement en Algérie, et annonçant d’autres à venir.

Le président Tebboune s’est exprimé à l’occasion de la tenue à Alger d’un séminaire international sur le rôle de l’avocat dans l’accompagnement de l’investissement et le règlement des litiges en Algérie.

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Dans un message lu en son nom par son conseiller aux affaires juridiques, Boualem Boualem, le chef de l’État a résumé les avancées réalisées en la matière en indiquant que toutes les conditions auxquelles aspirent les investisseurs sont désormais réunies en Algérie.

Investissement en Algérie : de nombreuses mesures prises

L’Algérie a connu une période de désinvestissement inquiétante dans tous les secteurs, y compris dans celui des hydrocarbures qui assure presque la totalité des recettes du pays en devises.

Une telle situation rendait impossible la concrétisation de l’objectif de relance et de diversification de l’économie algérienne. Pour relancer l’investissement et améliorer le climat des affaires en Algérie, le gouvernement a agi sur deux types d’entraves, celles induites par la législation et celles imputables à une mauvaise application des lois ou carrément à des actes délibérés de « sabotage ».

Pendant ces trois dernières années, on a beaucoup parlé du « blocage » des investissements en Algérie. Le président Tebboune a dû hausser le ton à plusieurs reprises, à l’adresse de l’administration, particulièrement des walis, pour permettre à des centaines de projets d’investissement de voir le jour.

Si certains responsables s’adonnent à une sorte de chantage pour faire payer aux porteurs de projets d’investissement les autorisations sollicitées où agissent ainsi pour freiner les initiatives de changement, le gros des blocages est dû à la tergiversation des fonctionnaires et gestionnaires à tous les niveaux, à cause de la peur de faire l’objet de poursuites.

Le président Tebboune a beaucoup insisté sur ce point, multipliant garanties et assurances pour rassurer les investisseurs nationaux et étrangers qui s’inquiètent régulièrement de l’insécurité juridique en Algérie.

Dans son message de ce vendredi, il a rappelé ce qui a été fait dans ce sens, indiquant qu’il a été procédé à la dépénalisation de certains actes de gestion.

Climat des affaires : une seule finalité, la relance de l’économie algérienne

Ces mesures et les montées au créneau du premier magistrat du pays ont eu un effet immédiat. Dans son dernier discours devant les walis, le 19 janvier, Abdelmadjid Tebboune a exprimé son satisfecit par les chiffres. Quelque 600 à 700 unités industrielles bloquées ont pu entrer en production, générant environ 52 000 emplois directs.

Mais ce n’est là qu’un aspect des insuffisances du climat des affaires en Algérie. Les grands projets industriels, ceux qui peuvent être engagés par le capital étranger, ne le sont pas à cause d’une législation unanimement jugée désuète et dépassée.

Deux textes essentiels ont été revus ces dernières années, la loi sur les hydrocarbures et celle sur les investissements. Cette dernière a pris du temps pour être élaborée, renvoyée à plusieurs reprises par le conseil des ministres pour « enrichissement », mais après sa promulgation en juillet dernier, ses textes d’application ont suivi avec une grande célérité.

Elle « consacre le principe de la liberté de commerce et d’investissement aux opérateurs algériens et étrangers en leur assurant toutes les garanties et les facilitations pour accéder au monde des affaires en Algérie », a souligné le président dans son message aux avocats.

Parmi les garanties offertes, celles relatives au transfert des bénéfices « dans une transparence totale garantie par la loi », a spécifié le chef de l’État.

Celui-ci a aussi cité la création d’une commission de recours au niveau de la présidence et annoncé des mécanismes, prévus dans le projet du code de commerce, permettant la facilitation des procédures de conclusion des accords et de création de sociétés et prévoyant des mesures de sauvetage des entreprises et de règlement à l’amiable des litiges.

Toutes les mesures prises ont comme finalité, selon le président de la République, la relance de l’économie nationale « en préservant l’intérêt de l’entreprise qui poursuit son activité et préserve les postes d’emploi ».

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