Société

Comment savoir si un bijou en or est de qualité 18 carats ?

L’Association de protection des consommateurs (Apoce) poursuit la guerre contre les bijoutiers qui vendent du bijoux frelaté en Algérie, en se dotant d’un appareil de mesure de la quantité d’or.

Pour mener à bien sa lutte contre l’or frelaté, l’Apoce a fait savoir en fin de semaine dernière, dans un communiqué publié sur Facebook, qu’elle s’est dotée d’un appareil pour vérifier si les bijoux commercialisés sont bien de qualité 18 carats.

Contacté, le président de l’Apoce, Mustapha Zebdi, annonce une démarche pour la « mensuration de quantité d’or dans un bijou après concertation avec les pouvoirs publics et les instances de contrôle ».

Selon Mustapha Zebdi, « 80% de l’or qui circule dans les bijouterie comme étant de catégorie 18 carats n’est pas conforme aux normes ».

Pour qu’un bijou soit certifié 18 carats, il faut que la quantité d’or équivaut à 750 millièmes. En dessous de ce seuil, on considère que l’or est frelaté, indique Mustapha Zebdi.

« C’est une tricherie et une tromperie quand on sait que l’or est un capital pour les familles algériennes qui se retrouvent avec un produit frelaté quand elles veulent le vendre en cas de besoin. C’est aussi une concurrence déloyale », explique M. Zebdi.

Il n’existe pas de moyen de vérifier avec fiabilité si l’or est conforme aux normes au moment de l’achat, prévient Mustapha Zebdi.

« On connaît la technique qui consiste à frotter l’or à une pierre. Ce n’est pas fiable. Si on pousse la vérification à l’appareil de mensuration, la grande partie des bijoux certifiés de qualité avec la technique de frottement s’avèrent frelatés », ajoute-t-il.

Avec l’acquisition de l’appareil de mensuration de la quantité d’or, l’Apoce invite les clients à mesurer les bijoux qu’ils ont achetés. La vérification est déjà possible dans certains laboratoires dont celui de l’entreprise Agenor, informe Zebdi.

Les clients invités à vérifier leurs bijoux

Il est désormais possible de faire la vérification de ses bijoux en or auprès de l’Apoce. Pour ce premier mois, l’opération est gratuite mais elle deviendra payante à un prix symbolique par la suite, ajoute le président de l’Association de protection des consommateurs.

Mustapha Zebdi parle de « surprises » concernant les premiers tests effectués à l’aide de l’appareil nouvellement acquis par l’Apoce.

Pour mesurer un bijou, l’Apoce exige du client de présenter la facture d’achat. « Nous ne sommes pas un organe de contrôle. Nous faisons juste la mesure. Dans le cas où on trouve un bijou frelaté, le choix est laissé au client de poursuivre en justice le vendeur ou bien nous pouvons le faire pour lui », poursuit Mustapha Zebdi.

L’Apoce a entamé une opération de prospection dans différentes wilayas. Mustapha Zebdi annonce que son organisation procèdera à l’achat de quelques pièces en or dans des lieux différents pour les vérifier à son niveau et prévient qu’« en cas de détection de bijoux frelatés, il y aura des poursuites judiciaires contre les commerçants ».

L’or de provenance turque ou italienne peut aussi être frelaté, met en garde le président de l’Apoce. « Certains préfèrent l’or italien et turc qui peuvent eux aussi être frelatés. Quand l’or est importé avec facture et en toute légalité, le problème ne se pose pas mais dans certains cas, l’or italien ou turc est ramené par le biais de ce qu’on appelle le cabas, c’est là où il y a un risque », détaille Zebdi.

« En tant qu’organisation de protection des consommateurs, nous n’allons pas faire marche arrière. Les commerçants sont prévenus depuis longtemps. Maintenant, on est passé à l’étape suivante, l’achat d’or et la mesure », a conclu le président de l’Apoce.

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