Politique

Courant « badissi » : la mise au point cinglante de Salah Goudjil

Une mise au point cinglante et tout à fait inattendue envers le courant dit « novembria-badissia » est venue ce mercredi 27 novembre de Salah Goudjil, président du Conseil de la nation (Sénat).

Ce courant, apparu dans les premiers mois du hirak populaire en 2019, est un patchwork d’idées conservatrices, rassemblant des défenseurs de l’arabisation ouvertement opposés au courant démocrate et à l’amazighité.

Ils ont choisi cette appellation en référence au nationalisme que représente novembre et à l’arabo-islamisme de Abdelhamid Benbadis, le fondateur de l’association des oulémas algériens dans les années 1930.

Les historiens avaient relevé le paradoxe d’associer Benbadis et la révolution de novembre étant donné que le combat du premier a porté seulement sur la défense de la langue arabe et de l’Islam et l’association qu’il a fondée n’a rejoint la révolution que tardivement.

Et c’est ce que vient de rappeler implicitement le deuxième personnage de l’Etat. S’exprimant au cours d’un colloque sur l’histoire organisé par le Sénat, le président de cette institution a rejeté catégoriquement l’appellation « novembria-badissia ».

« En tant que moudjahid, j’estime qu’une telle chose ne devrait pas être dite. Quand on dit novembre est badissi, ont ment à l’histoire. Novembre c’est novembre, il n’appartient à personne. Les gens sont libres de dire ce qu’ils veulent, mais on ne doit pas enseigner cela à nos enfants. Ce n’est pas la vérité », a dit Salah Goudjil, 91 ans. 

Le président du Sénat a rappelé aussi que durant la révolution, les Algériens avaient refusé que des combattants d’autres nationalités viennent combattre en Algérie contre l’armée coloniale française.

« Je rappelle seulement que quand la révolution a commencé, et ce n’est pas écrit officiellement, on dit que seul le sang des Algériennes et des Algériens coulera pour l’Algérie. C’est qu’à l’époque, des jeunes du monde arabe et de pays islamiques ont demandé à venir participer à la lutte, mais on a dit non », a-t-il dit.

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