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Covid-19 en Algérie : un spécialiste signale un fait nouveau et inquiétant

Covid-19 en Algérie : un spécialiste signale un fait nouveau et inquiétant

Une pression énorme sur l’oxygène est enregistrée dans les hôpitaux en Algérie, suite à une forte augmentation des cas covid nécessitant une oxygénothérapie.

Les spécialistes tirent la sonnette d’alarme. « Effectivement, il y a manque d’oxygène car il y a une consommation importante face à une offre qui ne suit pas », alerte le professeur Salah Lellou, chef de service de pneumologie à l’EHU Oran.

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« Les hôpitaux sont conçus pour donner un certain débit à un certain nombre de lits. Faute de places pour des malades qui nécessitent de l’oxygène et qui ne peuvent pas être admis, on nous a signalé qu’il y a  des malades qui rentrent chez eux et qui meurent faute d’avoir trouvé une place pour recevoir de l’oxygène », témoigne le spécialiste. Il rassure cependant qu’en ce qui concerne « les malades hospitalisés, il n’y a pas de rupture d’oxygène ».

« On a beau ramener des obus d’oxygène, on a beau remplir les cuves (à oxygène), la demande est très importante et l’offre insuffisante », déplore le pneumologue qui signale que le variant Delta atteint rapidement les voies respiratoires des personnes infectées.

« Avant, il y avait des signes qui apparaissent progressivement pour arriver à la dyspnée. Avec un traitement qu’on donnait aux malades, on leur évitait d’aller jusqu’à la détresse respiratoire. Aujourd’hui, les patients viennent d’emblée avec un besoin en oxygène. A l’entrée de l’hôpital on a des centaines de malades qui arrivent essoufflés et dyspnéiques », détaille le Pr Lellou.

Le Pr Rachid Belhadj, directeur des activités médicales et paramédicales au CHU Mustapha (Alger) fait le constat d’une pression accrue sur ce produit vital pour les patients covid-19.

 « D’une rotation de 5-6 jours, on est actuellement dans l’obligation d’être servis plusieurs fois par jour », signale-t-il.

Pour le Dr Mohamed Bekkat Berkani, l’urgence actuellement est de parer au manque d’oxygène. « Si on est en retard dans l’approvisionnement des cuves, ce sont des vies qu’on risque de perdre », prévient le Dr Bekkat Berkani.

D’après lui, la production d’oxygène n’est pas mise en cause, tout en pointant du doigt la chaîne logistique. Le pneumologue dénonce les spéculateurs sur les concentrateurs d’oxygène tout en appelant à prendre des mesures exemplaires contre ces individus qui par ces pratiques commettent « un homicide volontaire ».

 « Des sujets jeunes sans aucun antécédent »

Les spécialistes signalent un fait nouveau et inquiétant avec cette 3e vague de covid-19 qui touche de plein fouet l’Algérie depuis début juillet.

« Aujourd’hui (jeudi 22 juillet), nous avons hospitalisé 32 malades avec des formes sévères qui nécessitent une oxygénothérapie de plus de 15 litres par minute », a indiqué le Pr Belhadj, alors que pour les formes modérées les besoins en oxygène ne dépassent pas 5-10 litres/minute.

Le Pr Belhadj indique qu’il y a de plus en plus de sujets jeunes sans antécédents qui décèdent du covid-19 en Algérie.

« Aujourd’hui, j’ai eu un décès, un homme de 42 ans. Depuis minuit jusqu’à maintenant (17h) on a eu 7 décès dont des sujets jeunes sans aucun antécédent », relève le médecin légiste qui a autopsié mercredi 21 juillet une jeune dame de 32 ans « décédée chez elle » et un jeune de 36 ans mort du covid après une atteinte cardiaque.

« Nous constatons avec nos collègues cardiologues que des patients déssaturent, même atteints à 20%. Parce qu’il y a une atteinte cardiaque », expose le Pr Belhadj.

Face à cette situation sanitaire dangereuse, le Dr Bekkat Berkani appelle à une riposte nationale, préconisant d’exploiter les grands espaces ouverts, à l’instar de la Safex d’Alger et de la Coupole du stade du 5 juillet (Alger), pour la prise en charge des malades.

« On est en train de pousser les gens à se faire vacciner en même temps on les sensibilise à respecter les mesures barrières. Le vaccin a un rôle très important » pour casser la chaîne de transmission, a indiqué le Pr Abderrazak Bouamra, épidémiologiste à l’hôpital de Tipasa. « L’intérêt du vaccin est aussi d’éviter aux malades d’atterrir dans les services de réanimation, » a-t-il ajouté.

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