Économie

Crise Algérie – Espagne : Pedro Sanchez sous pression

Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez, est à nouveau sous pression pour trouver en urgence des solutions afin de régler la crise avec l’Algérie qui impacte lourdement l’économie espagnole.

L’opposition espagnole est montée au créneau pour exiger de Pedro Sanchez un règlement de la crise avec l’Algérie.

| Lire aussi : Les céramistes espagnols pleurent la perte du marché algérien

La présidente du Parti populaire (PP) espagnol de la province de Castellón dans la région autonome de Valence, Marta Barrachina, a appelé Pedro Sanchez à régler la crise avec l’Algérie.

Un revirement aux conséquences désastreuses

La présidente du PP de Castellón estime que la suspension des relations commerciales  avec l’Algérie a compromis un chiffre d’affaires annuel de 230 millions d’euros d’échanges entre la province et l’Algérie.

“Les fabricants de frittes et émaux céramiques ont perdu ce qui était leur premier marché extérieur (hors UE) parce que Sanchez fait tout le contraire de ce qu’on attend d’un gouvernement, il crée des problèmes au lieu de donner des solutions”, déplore Marta Barrachina pour le journal local Castellón Plaza.

Les conséquences de la suspension des relations commerciales décidée par l’Algérie en représailles à l’alignement de Madrid sur la position marocaine concernant le conflit du  Sahara occidental pèsent sur l’économie de toute une région, selon Marta Barrachina.

“Les conséquences de la rupture des relations commerciales avec l’Algérie depuis juin dernier sont très graves pour la province de Castellón et pour le secteur céramique, en particulier pour les fabricants de frites et d’émaux ainsi que pour les fabricants de technologie et de machines en céramique”, indique la n°1 du parti populaire à Castellón.

Selon Castellón Plaza, qui cite des chiffres officiels, les ventes de produits de céramiques ont chuté de 28% entre janvier et octobre.

Le spectre de la délocalisation

« Si Sanchez ne trouve pas de solution au problème qu’il a généré avec l’Algérie, l’avenir de l’industrie est de plus en plus compliqué, et le risque de délocalisation accrue, avec tout ce que cela implique en matière d’emploi », prévient Marta Barrachina.

Pour sauver l’industrie de la céramique de sa province, la présidente du Parti populaire de Castellón exige de Sanchez qu’il décide d’octroyer des aides aux entreprises touchées et qu’il « travaille pour régler le blocage commercial avec l’Algérie ».

Dans le domaine de la céramique, l’Algérie avait importé en 2021 à hauteur de 90 millions d’Espagne. Les prévisions étaient de 120 millions pour 2022, selon Marta Barrachina, si Sanchez n’avait pas provoqué de crise avec l’Algérie.

Les industriels espagnols de la céramique ont enregistré des pertes estimées à 70 millions d’euros en six mois, selon El Mundo.

Des représentants de la filière de la céramique avaient eux aussi appelé Sanchez à régler le contentieux avec l’Algérie pour sauver l’industrie de la délocalisation qui paraît de plus en plus inévitable si les relations entre Madrid et Alger ne connaissent pas une évolution positive.

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