Économie

Crise avec l’Algérie : la pression continue de monter sur Pedro Sánchez

Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez se retrouve à nouveau sous pression dans son pays à cause de son revirement sur le Sahara occidental et de la crise avec l’Algérie.

Des entreprises espagnoles pénalisées par la crise avec l’Algérie se sont constituées en association pour faire pression sur le gouvernement espagnol afin qu’il trouve une solution à leur situation, rapporte le journal espagnol El Confidencial ce mercredi 10 mai.

Ces opérateurs économiques espagnols reprochent au gouvernement espagnol de ne pas avoir fait assez de pressions par le biais de la Commission européenne pour résoudre le différend commercial avec l’Algérie.

« Rien de cela n’a été fait », indique le journal espagnol, citant une source diplomatique espagnole.

Peu de chances de voir l’UE intervenir contre l’Algérie

La démarche de faire incriminer l’Algérie pour discrimination des entreprises espagnoles par le biais de la Commission européenne paraît compliquée.

En effet, l’Algérie n’a promulgué aucune loi excluant les entreprises espagnoles et qui pourrait être considérée comme discriminatoire à leur égard, note El Confidencial qui rappelle que la note de l’association des banques et des établissements financiers a été retirée 48 heures après sa diffusion et ne peut constituer une preuve dans ce sens.

Un autre point éloigne l’hypothèse d’une action contraignante de la Commission européenne envers l’Algérie. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, la crise énergétique en Europe ne permet pas de se priver d’un partenaire aussi important que l’Algérie qui fournit du gaz à l’Italie, l’Espagne et la France ainsi qu’à d’autres pays européens.

« L’Algérie est une alternative aux hydrocarbures de Russie et les États membres qui ont renforcé leurs relations énergétiques avec ce pays, comme l’Italie et la France, ne sont pas du tout enclins à le mettre en difficulté depuis Bruxelles », révèle la même source.

Le gouvernement espagnol impuissant

Pendant ce temps-là, les autorités espagnoles semblent impuissantes et de plus en plus sous pression face aux doléances des opérateurs économiques impactés par la crise avec l’Algérie.

L’association des entreprises espagnoles impactées par la crise avec l’Algérie baptisée AECA se réunira vendredi prochain sous la présidence de Julio Lebrero.

Les entreprises réunies dans le cadre de cette association cumulent des pertes qui « dépassent les 100 millions d’euros », selon sa porte-parole, Barbara Breva.

Le nombre d’entreprises impactées est supérieur à celui de celles qui se sont lancées dans cette association. Certains opérateurs craignent de se voir interdire le marché algérien pour avoir « élevé la voix en Espagne », note El Confidencial.

Concrètement, c’est le gouvernement de Pedro Sánchez qui voit la pression s’accentuer sur lui à quelques mois des élections générales en Espagne prévue fin 2023.

La délocalisation, la solution douloureuse

En effet, les entreprises réunies dans le cadre de ladite association entreprennent de faire « une réclamation de la responsabilité patrimoniale de l’État » espagnol vu que les pertes subies ont été provoquées par une décision politique du gouvernement, rappelle Julio Lebrero.

Certaines entreprises ont trouvé la solution de la délocalisation pour pouvoir revenir au marché algérien, comme c’est le cas de Ferrovial qui s’est exilée aux Pays-Bas, note le chef d’entreprise espagnol.

« Moi, en revanche, ils me poussent à délocaliser à l’étranger ma production de machines de travaux publics, pour pouvoir continuer à travailler avec l’Algérie, mais aussi à licencier en Espagne », s’indigne l’entrepreneur. « Le gouvernement ne fait rien pour me retenir », conclut-il.

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