Économie

Crise dans le BTP : Brahim Hasnaoui pointe un « avenir incertain »

Brahim Hasnaoui, fondateur et patron du groupe de BTP éponyme, s’alarme sur la situation des entreprises de bâtiment et de travaux publics en Algérie.

Après une interruption imposée en 2020 par la pandémie de Covid-19, le salon international du bâtiment, des matériaux de construction, et des travaux publics “Batimatec”, a rouvert ses portes au palais des expositions des Pins Maritimes d’ Alger, dimanche 7 novembre.

Photo : Hasnaoui BTP

Cet évènement, l’un des plus importants rassemblements des professionnels du secteur des BTP et de l’équipement en Algérie, voit cette année, la participation de pas moins de 400 entreprises nationales et 300 sociétés étrangères.

Une occasion pour le groupe Hasnaoui,  l’un des principaux acteurs dans la construction, et intégrateur de solutions globales  pour le secteur du bâtiment en Algérie, de présenter ses nouveautés, notamment en matière de systèmes d’isolation et d’efficience énergétique, mais aussi, de revenir sur la crise que vit actuellement le secteur du bâtiment.

“Chaque année nous essayons d’apporter un plus et une qualité supérieure”, a déclaré Brahim Hasnaoui, fondateur et président du groupe éponyme.

Revenant sur l’impact de la crise économique et de la crise sanitaire sur le secteur du BTP ces deux dernières années en Algérie, M. Hasnoui a expliqué la « conjoncture actuelle est très difficile ».

« Il y a un problème de financement au niveau des banques. Il y a un problème d’érosion du pouvoir d’achat.  A tout cela s’ajoute la bureaucratie qui s’est exacerbée ces derniers temps”, a-t-il résumé.

« Un avenir incertain »

Pour M.Hasnaoui, “tous les paramètres pointent vers un avenir incertain”. « Si l’on continue comme ça, nous allons perdre des milliers d’entreprises en Algérie. C’est le moment ou jamais de prendre des dispositions avant qu’il ne soit trop tard”, a-t-il soutenu.

Photo : Mr. Brahim Hasnaoui

Interrogé sur les difficultés qui entravent l’activité dans le secteur du BTP en Algérie, M. Hasnaoui a tenu par ailleurs à mettre l’accent sur trois problèmes qui selon lui, freinent le développement du secteur de la construction en Algerie: le manque de régularisation, la pénalisation de l’acte de gestion, et la course au moins-disant.

A ce propos, et en ce qui concerne les appels d’offres dans le BTP, le « moins-disant l’emporte toujours, et cela au détriment de la qualité et du bon sens. Les pouvoirs publics doivent intervenir”,  a-t-il dit.

« Il y a également un problème de régularisation. L’informel a pris des proportions alarmantes. A cela s’ajoute le projet de loi portant sur la dépénalisation de l’acte de gestion qui tarde à se concrétiser, alors que cela devrait être une urgence”, a déploré M. Hasnaoui.

Pour le fondateur des sociétés du groupe Hasnaoui, ces trois paramètres “mettent  en danger des milliers d’entreprises en Algérie”. Pour lui,  “il est urgent d’y remédier rapidement”.

Le groupe Hasnaoui, représenté au salon Batimatec 2021 à travers ses différentes filiales, Grupo Puma Algérie, Teknachem, MDM, Strugal, HPS, HTA, HGP, HTF, Tamstones et  Granitam, a lancé ces dernières années de grands projets, notamment la plus grande unité de transformation de marbre et de granite en Afrique, et prévoit d’inaugurer d’ici la fin de l’année en cours, son troisième site de fabrication de ciment colles et de mortiers de revêtement, d’une capacité de 30 tonnes à l’heure.

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