Économie

Développement des start-up : entretien avec Yacine Oualid – Vidéo

L’accélérateur public et centre d’open innovation Algeria Venture a donné ce mardi 26 avril, en présence du ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l’économie de la connaissance et des start-up, Yacine Oualid, le coup d’envoi d’un nouveau programme d’accélération destiné aux start-up en Algérie.

Baptisé “Boost competencies Entrepreneurship”, ce programme a été élaboré en partenariat avec le réseau Google. 

Il a pour objectif de connecter les start-up algériennes avec “le meilleur” des réseaux en leur offrant notamment “une panoplie d’outils techniques et commerciaux, et surtout stratégiques, leur permettant de croître non seulement à l’échelle nationale mais aussi à l’international et d’être confrontées au réseau mondial d’investisseurs auquel Algeria Venture à accès”.

Une occasion pour TSA de revenir avec M. Oualid sur la situation de l’écosystème des start-up en Algérie. Entretien.

Comment définiriez-vous la situation actuelle de l’écosystème des start-up en Algérie ?

L’écosystème d’aujourd’hui se renforce. Depuis la création de notre ministère, nous avons œuvré pour créer un cadre plus propice à la création de start-up et à l’innovation par la mise en place d’un cadre législatif et réglementaire qui permet aux start-up d’accéder à des avantages fiscaux et à plus de flexibilité dans la création et la gestion d’entreprise.

Quelles mesures ont été prises pour faciliter cela ?

Nous avons très récemment amendé le code du commerce. Avec la Banque d’Algérie, nous avons introduit de nouvelles mesures qui permettent aux start-up de mieux exporter leurs services, notamment les services numériques.

Nous avons agi sur le volet financement. Nous permettons aujourd’hui aux start-up de pouvoir accéder à un financement qui répond à leurs besoins.

Nous encourageons aussi le capital-risque. Nous considérons que le capital-risque joue un rôle important dans le financement de l’innovation. Nous ne pouvons pas concevoir que l’écosystème algérien de start-up puisse se développer sans acteurs forts.

Nous encourageons aussi les institutions, que ce soit les banques et les assurances, à investir sur les start-up, mais aussi les privés. Nous avons introduit lors des deux dernières lois de finances des incitations au secteur privé pour investir davantage sur les start-up.

Nous travaillons également sur un troisième volet qui est comment renforcer les structures d’accompagnement pour les start-up, les incubateurs et accélérateurs.

Algeria Venture a lancé aujourd’hui en partenariat avec Google un programme d’accélération destiné aux start-up. Quels sont les objectifs de ce type de programme ?

Algeria Venture dépend de notre ministère. C’est un accélérateur public. Nous avons un réseau d’accélérateurs privé, public et universitaire sur quasiment tout le territoire national. Ils accompagnent les jeunes porteurs de projets innovants en leur fournissant du financement, de l’accompagnement et du coaching.

Ce programme est le premier programme de start-up d’Algeria Venture qui a été élaboré en partenariat avec Google. Il permettra à 14 start-up algériennes, dans différents secteurs d’activité, de bénéficier d’un programme de formation, de coaching, de financement et d’apprentissage de nouvelles technologies.

Ce programme leur permettra de faire évoluer leurs projets et développer leur start-up, et pourquoi pas de lever des fonds pour croître rapidement.

L’objectif principal est donc de lever des fonds ?

Oui, mais pas que. Nous avons beaucoup de porteurs de projets qui ont des compétences techniques et technologiques mais qui ont parfois des lacunes sur le management ou sur le marketing, ou qui n’ont pas forcément trouvé le business modèle qui leur permet de se développer davantage.

Les start-up sont en période d’expérimentation ou de recherche et développement. Tous ces porteurs de projets ont besoin d’un accompagnement.

Pourquoi certains  programmes de soutien à l’entreprenariat ont échoué en Algérie ?

Il y avait du financement mais très peu d’accompagnement. C’est pourquoi nous avons enregistré dans le passé des taux d’échec importants, que ce soit en matière de création de start-up ou d’entreprises classiques.

Aujourd’hui, nous avons inversé la tendance. Nous sommes plus sur du qualitatif que sur du quantitatif. Notre objectif n’est pas d’avoir un nombre important de start-up mais plutôt d’avoir des champions algériens. L’objectif est aussi de retenir les talents en Algérie. Nous ne pouvons pas bâtir cet écosystème sans talents.

Sur le volet des start-up, quelles sont les priorités du gouvernement pour les mois à venir ?

Nous avons de nouvelles mesures qui vont venir accompagner davantage le secteur privé, et notamment investir sur les start-up.

Nous avons de nouvelles lois et un nouveau cadre réglementaire qui vont rendre plus flexible le marché du travail pour les start-up. Nous parlons aujourd’hui d’économie de la connaissance.

C’est avant tout une économie où on encourage les entreprises à recruter des personnes hautement qualifiées et à se doter de structures de recherche et de développement.

Nous voulons faire ce saut qualitatif et encourager le secteur privé à investir davantage sur l’innovation et la recherche et développement. Nous souhaitons également créer plus de ponts avec les universités qui doivent s’impliquer davantage dans le développement de l’économie nationale.

Ce sont les principaux objectifs sur lesquels nous travaillons aujourd’hui. Nous souhaitons qu’il y ait des success story algériennes et tirer vers le haut tout l’écosystème.

Les plus lus