Économie

Du gaz algérien pour le Maroc via l’Espagne ? La réponse tranchée d’Alger

Depuis la fermeture par l’Algérie du GME (gazoduc Maghreb-Europe) en novembre dernier, la partie marocaine évoque l’inversion du flux de ce gazoduc qui relie l’Algérie à l’Espagne via le Maroc.

On en parle davantage depuis quelques semaines avec la flambée des prix du gaz et les perturbations dans les approvisionnements en gaz induite par la guerre en Ukraine.

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La presse marocaine a même annoncé que  les deux parties, le Maroc et l’Espagne, sont proches d’un accord. Ce jeudi 10 mars, le site le 360.ma a écrit, citant le journal espagnol El Razon, que  le Maroc a demandé un « soutien pour garantir sa sécurité énergétique basée sur des relations commerciales » et l’Espagne a répondu « favorablement à sa demande, comme elle devrait le faire avec tout autre partenaire ou voisin ».

Le média marocain conclut très vite à « une nouvelle gifle pour le régime d’Alger ».

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Avant sa fermeture, le GME permettait au Maroc de prélever des quantités de gaz pour ses centrales électriques en plus des droits du passage du gazoduc sur son sol. L’Algérie a décidé de ne pas renouveler le contrat de son exploitation en réaction aux actes hostiles répétés du Maroc et qui se sont particulièrement multipliés pendant l’été 2021. Des actes qui conduit l’Algérie à rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc.

“Pas une molécule”

Prises au dépourvu, les autorités marocaines ont pensé avoir trouvé la parade en inversant le flux du gazoduc. Or, si l’Espagne doit fournir du gaz au Maroc, ça ne peut être que du gaz algérien. L’Algérie est en effet le principal fournisseur de l’Espagne.

Et les autorités algériennes ne veulent pas que leur décision soit contournée avec une telle facilité. « Pas une molécule de gaz algérien. Ceci a été souligné avec force aux différents responsables espagnols qui l’ont bien noté et enregistré », confirme dans une déclaration à TSA l’envoyé spécial algérien chargé du Sahara occidental et des pays du Maghreb, Amar Belani.

En octobre dernier, alors qu’on commençait au Maroc à parler de l’inversion du flux du GME avant même l’officialisation de la décision de sa fermeture, Amar Belani avait déclaré que le gazoduc sera « un immense didjeridoo sur le territoire marocain ».

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