Économie

Emploi à Sonelgaz : Louisa Hanoune lâche une « bombe »

Louisa Hanoune révèle une compression massive d’effectifs à Sonelgaz, l’opérateur algérien d’électricité et de gaz. La secrétaire générale du Parti des Travailleurs (PT) qualifie la décision de « bombe » et de « séisme ».

Dans une intervention au siège du parti, Louisa Hanoune a affirmé que 20 000 travailleurs de Sonelgaz ont été licenciés récemment suite à la restructuration du groupe qui a consisté selon elle en la réintégration de plusieurs filiales au sein de la société-mère.

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« C’est une bombe qui a éclaté récemment dans la deuxième plus grande société publique du pays », dit-elle.

Certains des travailleurs licenciés ont 15 ou 20 ans d’ancienneté et la nature de leur travail fait qu’il leur sera difficile de trouver une autre société algérienne publique ou privée qui va les engager, regrette Louisa Hanoune.

Quant aux « intentions » derrière une telle décision, Mme Hanoune, connue pour sa défense du secteur public, soupçonne une volonté d’ouvrir les portes devant le privé étranger pour « reprendre ces activités technologiques et lucratives ». « C’est un séisme ! », s’écrie-t-elle.

Louisa Hanoune : « Demain, ce sera Sonatrach… »

Louisa Hanoune trouve d’autant plus incompréhensible cette compression d’effectifs que, rappelle-t-elle, un accord portant augmentation des salaires des travailleurs du groupe a été signé pas plus tard qu’avril dernier.

« C’est dangereux comme recette. Si on touche aujourd’hui aux emplois à Sonelgaz, on pourrait le faire demain à Sonatrach et dans la majorité des grandes entreprises publiques. La classe ouvrière en Algérie est en danger », a mis en garde la responsable du parti de gauche.

Pour elle, il y a une tendance vers « la réduction du volume de la classe ouvrière ».

Dans un contexte de promulgation d’une nouvelle loi sur l’activité syndicale, Louisa Hanoune a également défendu dans son intervention la cause des syndicats, qu’elle a qualifiés de « condition » pour l’existence de la classe ouvrière.

« Les travailleurs ont besoin des libertés démocratiques pour exprimer leurs revendications, se mobiliser et défendre leurs intérêts propres et les intérêts de la nation », a-t-elle assuré.

Mme Hanoune s’exprimait justement à l’occasion de l’installation d’une commission du parti pour la sauvegarde des organisations syndicales.

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