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Entretien avec Haïm Korsia, Grand-rabbin de France

Entretien avec Haïm Korsia, Grand-rabbin de France

Le président français Emmanuel Macron est attendu en Algérie jeudi 25 août pour une visite de travail de trois jours. Il sera à la tête d’une importante délégation qui comprend le Grand-rabbin de France, Haïm Korsia.

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Première personnalité religieuse juive au sein d’une délégation officielle française à visiter l’Algérie, Haïm Korsia revient dans cet entretien sur la symbolique de sa visite dans le pays de naissance de ses parents.

TSA : vous faites partie de la délégation qui accompagne le président Macron en Algérie. Pour vous, c’est la première fois que vous venez en Algérie d’où sont originaires vos parents. Quel est votre sentiment ?

Haïm Korsia : c’est un retour aux racines, aux sources, la découverte de ce que mes parents et mes grands-parents m’ont raconté. C’est à la fois une réalité concrète que je connais de mes lectures, mais aussi les bandes dessinées et les livres que j’ai pu lire, et tout ce que j’ai pu entendre de mes parents et mes grands-parents.

C’est cette rencontre avec le réel. C’est assez émouvant avec moi. En fait, l’Algérie structure aussi ce que je suis. Je suis français, mes parents et mes grands-parents sont nés en Algérie.

Récemment, j’avais une conférence avec l’archevêque de Marseille Mgr Jean-Marc Aveline et Chems-Eddine Hafiz le recteur de la Mosquée de Paris.

A un moment du débat, je leur ai dit : « Vous savez ce qui nous unit tous les trois ? Toi Jean-Marc tu es né à Sidi Bel Abbes, toi Chems-Eddine tu es né à Alger et moi, mes parents sont d’Oran et de Tlemcen ». L’Algérie nous reliait tous les trois. Je pense que c’est quelque chose d’important.

TSA. Quel est votre programme en Algérie ? Qu’allez-vous faire ?

Haïm Korsia : il y a quand même quelque chose d’important, c’est cette visite au cimetière de Saint-Eugène. Pour le reste je me plie au programme qui a été conçu par le président de la République.

C’est ouvrir les possibles de la venue des anciens enfants de l’Algérie qui vont retrouver l’espace de leur jeunesse et de leur enfance, ou de l’histoire de leurs parents ou grands-parents.

TSA : après l’annonce de votre présence dans la délégation du président Macron, des critiques vous ont ciblé sur votre soutien à Israël dans sa politique de colonisation de la Palestine. Que répondez-vous ?

Haïm Korsia : ce que je sais c’est que j’ai reçu des dizaines et des dizaines d’appels de personnes qui m’ont dit : « C’est formidable, on aimerait bien organiser un jour un voyage pour aller nous recueillir sur les tombes de nos ancêtres ».

Je suis invité par le président de la République française, je donne mon passeport aux autorités algériennes qui mettent un visa. Et si les autorités et le gouvernement algérien veulent de moi, c’est donc je suis désiré en Algérie, donc c’est parfait…

Je ne rentre pas dans ces considérations déplacées par rapport à l’objectif de rencontre, de fraternisation et de tout ce qui a toujours été mon moteur personnel : la réconciliation de tous les cultes, de toutes les personnes. L’humanité, la fraternité, voilà mon moteur. Pour le reste, je ne peux pas empêcher les gens de me critiquer.

TSA : l’Algérie fait parfois l’objet d’attaques la présentant comme un pays antisémite parce qu’elle soutient la cause du peuple palestinien. Quel est votre avis ?

Haïm Korsia : je ne sais pas. Je n’aime pas les raccourcis. Je ne me mêle pas de ces considérations. Je ne peux pas faire attention à tout ce que chacun dit surtout sur les réseaux sociaux.

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Chacun peut dire ce qu’il veut avec qui il veut. Ce voyage a un objectif de réconciliation et de rapprochement. Il faut conserver ce côté très important.  Moi j’aime beaucoup aller voir les anciens raconter ce qu’était l’Algérie.

TSA : en Algérie, certains comme le président du MSP sont hostiles à votre visite. Certains pensent que c’est un prélude pour la normalisation avec Israël, d’autres disent que l’Algérie ne doit pas accueillir une personnalité qui soutient la politique israélienne. Que répondez-vous ?

Haïm Korsia : je n’ai rien à répondre. Je suis une petite pièce dans ce voyage.

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