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Équipe d’Algérie : le cas Djamel Belmadi vire à l’affaire d’État

Équipe d’Algérie : le cas Djamel Belmadi vire à l’affaire d’État

En Algérie et en France, l’affaire du départ de Djamel Belmadi de l’équipe nationale tient en haleine les supporters algériens. Du jamais vu.

Depuis l’élimination de l’équipe d’Algérie au premier tour de la CAN 2023 après sa défaite mardi 26 janvier face à la Mauritanie (0-1), c’est un déferlement incroyable de réactions et de commentaires dans les médias et sur les réseaux sociaux, en Algérie comme en France où réside une importante communauté algérienne.

Des humoristes, des journalistes connus, de grands médias comme RMC et l’Équipe et de simples citoyens, chacun donne son avis et l’unanimité autour du maintien ou non de Belmadi ne règne pas. Aucune sélection africaine ne suscite autant de polémiques.

On a rarement, ou même jamais, vu une question aussi simple que le départ -ou le maintien- d’un sélectionneur national prendre de telles proportions.

Le cas Djamel Belmadi, opposé à la Fédération algérienne de football (FAF) à propos de ses indemnités de départ, est entouré d’un secret qui conviendrait à une affaire d’État.

Cela fait quatre jours que le président de la FAF, Walid Sadi, a annoncé « officiellement » la résiliation à l’amiable du contrat du sélectionneur national, et l’opinion publique ne sait toujours pas si Belmadi est réellement parti ou s’il s’accroche à son poste.

La faute à une communication en pointillé de l’instance du football algérien tenue en principe en pareille circonstance de tenir informé le public de l’équipe nationale. Qu’y a-t-il de si compliqué à annoncer ? Que cherche-t-on à cacher ? Pourquoi ce silence de part et d’autre ?

Mardi 23 janvier, l’équipe d’Algérie de football a été battue contre toute attente par la Mauritanie (0-1) pour le compte de la troisième et dernière journée du groupe D de la CAN 2023.

Après deux nuls face à l’Angola (1-1) et au Burkina Faso (2-2), cette défaite devant la Mauritanie a éliminé les Verts dès le premier tour de la CAN de Côte d’Ivoire. C’est la deuxième fois de suite que cela arrive après le fiasco de la CAN-2021 au Cameroun.

Entre les deux, l’Algérie a perdu en mars 2022 la qualification au mondial de la même année en perdant à domicile et dans les dernières secondes contre le Cameroun (1-2).

C’est le troisième gros échec consécutif pour Djamel Belmadi qui devait logiquement rendre le tablier. Aucun sélectionneur de l’Algérie n’est resté en poste après une telle succession d’échecs.

En conférence de presse d’après match, le sélectionneur n’a pas annoncé sa démission, contrairement à ce qui était attendu, expliquant que la question de son avenir sera réglée une fois au pays.

Quelques heures après, quelques supporters algériens présents en Côte d’Ivoire ont pris d’assaut le lieu de séjour de l’équipe pour exiger du président de la FAF de limoger Belmadi, responsable à leurs yeux des déconvenues répétées de l’équipe nationale.

Belmadi – Fédération algérienne : un silence et des interrogations

Le lendemain, mercredi 24 janvier, Walid Sadi a fait une annonce tout ce qu’il y a de plus officiel. Sur son compte X, il a fait savoir qu’il a trouvé un accord avec le sélectionneur pour la résiliation à l’amiable de son contrat.

Depuis, c’est le silence total de part et d’autre, pendant que les annonces médiatiques et même les spéculations du public sur les réseaux ont pris le relais.

La plus grosse annonce a été faite vendredi 26 janvier par Hafid Derradji. Le journaliste algérien de BeIN Sports a révélé qu’il n’y a pas eu de résiliation à l’amiable et que Belmadi exigeait le paiement de la totalité de ce qui reste de son contrat pour partir.

Le montant qu’il réclame dépasse les 7 millions d’euros, selon Hafid Derradji. Si elle était fausse, une telle information, émanant de surcroît d’un journaliste très connu sur la scène sportive, aurait dû être démentie sur le champ, du moins par le sélectionneur qui voit sa réputation gravement malmenée. Mais ni lui ni le président de la FAF n’ont jugé utile d’éclairer la lanterne du public.

Entre-temps, le contrat de Djamel Belmadi, frappé du sceau du secret depuis cinq ans et demi, a subitement fuité. On parle d’un avenant reconduisant le sélectionneur dans ses fonctions après la perte de la qualification en Coupe du monde 2022, pour quatre ans supplémentaires, sans lui fixer d’objectifs et avec un salaire doublé !

Elu seulement en septembre 2023, Walid Sadi n’y est pour rien. Mais le public ne comprend pas son silence. Il est de son devoir d’éclairer l’opinion et de faire le point sur cette affaire.

Si Belmadi exige d’être payé au dernier centime, il n’y a aucun mal à le déclarer. S’il s’agit d’un gros mensonge, il est dans l’intérêt du concerné de le démentir pour préserver son image auprès des Algériens qui, malgré tout, n’ont pas oublié son exploit à la CAN 2019 et lui vouent toujours un grand respect.

Deux hypothèses restent en somme plausibles pour expliquer ce silence. Soit les deux parties sont en train de négocier sur les modalités de la séparation, soit le départ même de Belmadi n’est pas tranché et Sadi s’est précipité en l’annonçant. Dans ce dernier cas, il y aura bien un départ car les deux hommes ne pourront plus travailler ensemble.

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