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Exclusion de la Russie par la FIFA : deux poids, deux mesures ?

La Fédération internationale de football (FIFA) n’a pas trop tergiversé pour prendre position vis-à-vis de la guerre en Ukraine. Au cinquième jour de l’opération militaire russe, l’instance footballistique mondiale a pris une décision extrême, pour beaucoup inattendue.

La Russie est suspendue et son équipe nationale disqualifiée de la course à la qualification au Mondial 2022 au Qatar. La sélection nationale russe devait affronter la Pologne à la fin du mois en barrages.

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Avant la décision de la FIFA, la Pologne avait annoncé qu’elle refusait de jouer la double confrontation par solidarité avec l’Ukraine. La Suède, qui pourrait tomber sur le même adversaire en cas de qualification, a brandi la même menace.

Dans pareille situation, les règlements prévoient la disqualification et la sanction des équipes qui refusent de jouer, d’autant plus qu’elles le font pour des motifs politiques.

Mais dans un jugement inédit, la FIFA a sanctionné l’équipe « boycottée ». Le Comité olympique international (CIO) avait appelé pour sa part les fédérations sportives à exclure les équipes et athlètes russes.

Le boycott pourrait donc s’étendre aux autres sports, notamment les disciplines olympiques dans lesquelles les Russes excellent particulièrement. Dans les commentaires qui s’en sont suivis, en Algérie et ailleurs, le parallèle a été fait avec tous les épisodes passés qui ont vu les instances sportives internationales frapper d’une main de fer à chaque fois que la politique s’est invitée dans les arènes du sport.

L’été dernier, le judoka algérien Fethi Nourine a été lourdement sanctionné par la Fédération internationale de judo pour avoir refusé d’affronter un adversaire israélien au JO de Tokyo. Suspendu 10 ans, l’athlète algérien a mis fin à sa carrière.

Cette même FIJ n’a pas hésité à retirer au président russe son titre de président d’honneur, en représailles à la décision de Vladimir Poutine de lancer une opération militaire en Ukraine.

“Deux poids deux mesures ?”

Le « deux poids deux mesures » dénoncé sur les réseaux sociaux se constate aussi à travers le silence devant les gestes de soutien à l’Ukraine constatés dans tous les stades d’Europe. Il y a seulement quelques semaines, l’acte de brandir un slogan politique sur un maillot ou une banderole était synonyme au moins d’une lourde sanction financière pour son auteur.

S’agit-il d’une interprétation des règles de l’éthique à la tête du client, comme le soutiennent beaucoup d’internautes ?

On peut le penser, même s’il est difficile pour le monde du sport de rester à l’écart de la levée de boucliers qui a suivi, en Occident et dans d’autres pays du monde, l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe.

Pour que des fédérations internationales en arrivent ainsi à faire fi du sacro-saint principe qui veut qu’on ne mélange pas sport et politique, c’est que quelque chose de grave s’est produite, en l’occurrence l’invasion d’un pays souverain par un voisin trop puissant.

Les réactions quasi-unanimes des instances internationales, sportives, financières ou autres, rappellent aussi une réalité que nul ne pouvait ignorer, y compris les Russes.

Aussi importante soit la montée de la Russie et de la Chine, elles ne pèsent toujours pas assez pour réguler la vie internationale. Pour revenir à la FIFA, il reste à savoir si son attitude fera jurisprudence, c’est-à-dire si les messages politiques seront désormais tolérés dans les stades de football.

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