Politique

Expulsions vers le Maghreb : la France agite le chantage aux visas

La France pourrait actionner le levier des visas pour faire pression sur les pays dont ceux du Maghreb qui rechignent à accueillir leurs ressortissants se trouvant en situation irrégulière sur son territoire.

Le chantage aux visas a été brandi ce dimanche 15 novembre par le secrétaire d’État français aux Affaires européennes, Clément Beaune, dans un entretien à Europe 1.

Tout en  réitérant la détermination de Paris de renvoyer, dans leurs pays d’origine, les étrangers en situation irrégulière, M. Beaune a pointé le principal obstacle à ces expulsions : « c’est que les pays d’origine ou de transit refusent ».

Pour faire pression sur ces pays, la France, qui a été touchée par une vague d’attentats terroristes en octobre, est prête à utiliser le levier des visas. « Gérald Darmanin (ministre français de l’Intérieur) l’a évoqué, nous avons des leviers pour faire », a poursuivi le secrétaire d’État français.

Plus précis, il a évoqué la possibilité de restreindre l’octroi de visas à des responsables politiques des pays ciblés. « En ciblant des personnes, des responsables politiques, des responsables économiques, c’est un des leviers que le président de la République et le ministre de l’Intérieur envisagent », a fait savoir le membre du gouvernement français, en parlant des visas.

Les déclarations de M. Beaune interviennent alors que le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a effectué ce weekend une tournée dans plusieurs pays du Maghreb, dont l’Algérie, durant laquelle il s’est entretenu avec son homologue algérien Kamel Beldjoud, le Premier ministre Abdelaziz Djerad et le ministre des Affaires étrangères Sabri Boukadoum. La visite avait pour objectif de discuter avec les autorités algériennes de l’expulsion de ressortissants algériens en situation irrégulière en France.

« Je pense que ça fait partie des pistes que M. Darmanin a évoquées durant sa tournée », a indiqué dans ce cadre le secrétaire d’État français aux Affaires européennes. « A un moment, il faut être concret et efficace. Nous n’avons là pas de naïveté. On respecte nos partenaires mais, avec nos partenaires européens, on doit mettre cette pression », a souligné Clément Beaune.

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