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France : des dattes israéliennes vendues comme étant algériennes

Face au succès du boycott des produits israéliens en Europe, certaines enseignes ont recours à un stratagème qui fait peu cas de l’éthique, comme par exemple mettre l’étiquette Algérie sur des dattes d’Israël.

En changeant le nom du pays d’origine sur l’emballage des produits, certaines chaînes de supermarchés se rendent coupables d’un acte de tromperie envers les clients.

Parfois, la tromperie est tellement grossière qu’elle est facilement démasquée. C’est le cas de ces dattes dites « medjoul » proposées sur un étal de Carrefour à Évry, près de Paris.

Le prix affiché est de 14,50 euros le kilogramme et le pays d’origine est bien lisible : Algérie. L’étiquette d’origine est enlevée et remplacée par une autre. Manque de pot, cette variété de dattes n’existe pas en Algérie, du moins elle n’y est pas produite à grande échelle. Elle est reconnaissable à sa forme ressemblant plus à un pruneau séché qu’à une date ordinaire.

L’Algérie est plutôt connue pour ses dattes Deglet Nour. Quant à la variété medjoul, elle est originaire du Maroc et a été importée en Israël dans les années 1970 par l’Agence juive. Les Israéliens ont commencé à l’exporter vers l’Europe dans les années 1990.

Même ceux qui n’ont pas cette information peuvent toutefois facilement se rendre compte de la supercherie. Au milieu de la cagette, on a omis d’enlever le logo de l’exportateur : la société israélienne Shlomo.

Des dattes israéliennes avec l’étiquette Algérie dans un magasin français

« Dites non au recel de dattes très souvent cultivées sur les terres palestiniennes volées de la Vallée du Jourdain en Cisjordanie occupée », écrit l’activiste Boban Driclek qui a partagé le cliché sur la plateforme X.

Les musulmans de France sont aussi appelés à redoubler de vigilance car ce genre de produits envahit les marchés à l’approche du mois de Ramadan qui débutera dans moins de vingt jours.

Israël n’est pas qu’un exportateur de dattes. C’est aussi un fournisseur de l’Union européenne en fruits et légumes. Le mouvement de boycott qui cible les produits israéliens depuis le début de l’agression contre la bande de Gaza il y a quatre mois et demi est suivi par une partie importante de la communauté musulmane d’Europe et tous ceux qui soutiennent la cause palestinienne. Il cible aussi les grandes marques mondiales qui affichent leur soutien à Israël.

Carrefour justement s’est retrouvé au cœur d’une controverse et d’appels au boycott en décembre dernier après avoir pris l’initiative d’envoyer des colis aux soldats israéliens engagés à Gaza.

Pour contourner le boycott, certaines enseignes de grande distribution n’ont pas d’autre choix que de tricher.

Sur les réseaux sociaux, les vidéos et clichés démasquant ces pratiques sont nombreux.

Toujours sur X, un internaute a partagé une photo qu’il présente comme étant prise la semaine dernière dans un magasin Auchan à Paris. On y voit des avocats « prêt à déguster » venant du Portugal. Mais sur le produit lui-même, on a omis de retirer l’étiquette d’origine indiquant que le fruit vient en fait d’Israël.

Un autre témoignage, vidéo à l’appui, dénonce le même stratagème concernant des avocats vendus dans un supermarché LIDL, à Seyne-sur-Mer.

Chez Intermarché de la ville Juvignac, comme on peut le voir sur une autre vidéo, on ne s’est pas trop cassé la tête. Le mot Espagne est écrit au stylo sur un morceau de papier ordinaire et scotché grossièrement sur l’étiquette indiquant l’origine de la marchandise, également des avocats.

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