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Darmanin – Benzema : la polémique prend de graves proportions

En France, la nouvelle polémique sur Karim Benzema prend des proportions graves. Tout est parti d’un message de soutien de l’ex-international français aux civils palestiniens qui meurent sous les bombes israéliennes depuis les attaques du Hamas samedi 7 octobre.

Critiqué pour n’avoir rien dit sur les victimes civiles israéliennes de l’assaut du mouvement palestinien qui est classé comme terroriste en France, Karim Benzema s’est retrouvé au centre d’accusations graves et racistes.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin l’a accusé d’être en « lien notoire avec les Frères musulmans », ce qui a provoqué un tollé en France. Une accusation qui a été saisie par certains pour s’attaquer à un joueur dont les parents sont originaires d’Algérie.

La sénatrice des Républicains Valérie Boyer a demandé la déchéance de la nationalité française de Karim Benzema alors que selon l’avocat l’attaquant au palmarès impressionnant ne possède pas la double nationalité.

La sénatrice a tenté de rectifier le tir en précisant qu’elle a conditionné sa demande par des preuves du lien entre Benzema et les Frères musulmans que Darmanin devait fournir aux Français, selon elle.

Mais le mal est fait. Pour une partie de la classe politique française, un Français né en France de parents étrangers, de surcroît algériens, reste un étranger. C’est une sorte d’épée de Damoclès qui est suspendue sur les Français dont les parents sont immigrés.

La polémique sur la demande de déchéance de nationalité de Benzema ne s’est éteinte qu’une nouvelle accusation plus grave est tombée contre toujours l’ex-star du Real Madrid et capitaine de l’équipe de France.

Sans surprise, elle est venue d’Eric Zemmour qui a été condamné plusieurs fois pour incitation à la haine, mais curieusement, il continue d’être invité dans les médias pour s’attaquer aux immigrés et aux musulmans d’une façon honteuse et scandaleuse.

Le polémiste a profité des propos de Darmanin pour déverser toute sa haine, non seulement sur Benzema, mais sur tous les musulmans de France et de la planète. Ce qu’a dit Eric Zemmour sur France 2, une chaîne du service public, est tout simplement hallucinant et dénote de la tournure dangereuse prise par les débats en France sur le conflit israélo-palestinien et la place des musulmans dans ce pays.

« Je ne sais pas ce qu’est un islamiste, ce que je sais c’est que c’est un musulman qui veut appliquer la charia, la charia prévoit le djihad et le djihad veut dire tuer Dominique Bernard et tuer Samuel Paty. (…) Si je fais un lien entre les opinions de Karim Benzema et l’assassin du professeur de français ? Absolument, je fais un lien direct », a déclaré Eric Zemmour sur la chaîne publique.

Affaire Benzema : Eric Zemmour déverse sa haine sur les musulmans

Dominique Bernard était un professeur de français qui a été poignardé à mort par un ancien élève radicalisé à Arras le 13 octobre dernier, en plein guerre entre Israël et la Palestine.

Cet ignoble meurtre a bouleversé la France et ravivé des souvenirs douloureux de l’assassinat d’un autre enseignant, Samuel Patty, dans des conditions presque similaires il y a presque trois ans.

Le polémiste ne s’est pas contenté d’attaquer gravement Karim Benzema. Il s’en est pris violemment à tous les musulmans, sans distinction, les qualifiant de terroristes potentiels.

« Toutes ces personnes-là pensent que la charia est une voie divine, qu’elle s’impose à eux et que dans la charia il y a diverses sourates et que cette charia prévoit, entre autres, le djihad qui est la guerre sainte contre les infidèles. Les infidèles, ce sont vous et moi », a-t-il dit.


Interrogé jeudi sur le plateau de BMTV, Gérald Darmanin n’a pas donné de preuves de son accusation contre Benzema. Il a dit qu’il était prêt à retirer ses propos sur l’ancien attaquant du Real Madrid faisait un tweet sur le professeur assassiné à Arras. « Si Monsieur Benzema veut montrer sa bonne foi, et qu’il est capable de tweeter pour la mort du professeur, je retirerai mes propos », a-t-il.


Les propos de Darmanin sur Benzema ne passent pas en France. Sur TMC, l’éditorialiste Jean-Michel Apathie a estimé que le ministre de l’Intérieur « ne peut pas sauter des deux pieds dans la marre du racisme. Il n’y pas été loin de faire lundi ». « Gérald ne s’appartient pas. Il représente la République. Quand on représente la République, on fait attention à ce qu’on dit », a-t-il asséné.

Ce que la France redoutait au début de la guerre en Palestine est de train de se réaliser : l’importation du conflit israélo-palestinien sur son territoire.

Après avoir affiché un soutien inconditionnel à Israël suite aux attaques du Hamas samedi 7 octobre, ce qui n’est pas une surprise vue l’américanisation de sa politique étrangère depuis 2007, la France s’est retrouvée petit à petit dans la tempête provoquée par la nouvelle guerre entre Israël et la Palestine.

Sur les plateaux télés, les débats sont presque à sens unique : ceux qui ne soutiennent pas Israël sont harcelés et marginalisés.

Les menaces de mort se multiplient contre les personnalités politiques de La France Insoumise, l’un des rares partis qui ont dénoncé aussi bien les attaques du Hamas que les bombardements israéliens contre Gaza.

Une position qui a valu au parti de Jean-Luc Mélenchon les pires accusations et même un appel au meurtre lancé par le chanteur pro-israélien Enrico Macias.

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