International

France : polémique après une fausse prière musulmane à l’école

A Nice, dans le sud de la France, des accusations accablent le maire Christian Estrosi qui n’aurait pas dit toute la vérité au sujet de l’affaire des élèves qui auraient fait une prière musulmane à l’école.

Lundi dernier, la mairie de Nice a dénoncé dans un communiqué une « atteinte à la laïcité » après une prière effectuée par trois élèves de 8 ans dans l’enceinte d’une école.

Le principe de laïcité « s’impose à tous, dans toutes nos écoles publiques, sur le temps de classe comme sur le temps périscolaire », avait rappelé la municipalité.

« Notre devoir est de ne jamais laisser passer ces comportements », a indiqué par ailleurs sur X Christian Estrosi. Le même établissement aurait été signalé pour des faits similaires en juin dernier, selon le journal Nice-Matin.

Christian Estrosi avait alors saisi par écrit la Première ministre Elisabeth Borne pour lui signaler des faits « extrêmement graves » et réclamer le renforcement de « l’action de l’État ».

Le Figaro a rapporté de son côté que la prière incriminée aurait eu lieu dans la cour de récréation durant une pause et que les trois élèves auraient utilisé leurs manteaux comme tapis de prière.

Nice : une fausse prière musulmane à l’école provoque un scandale

Dans un contexte de montée de l’islamophobie en France à cause de la guerre à Gaza, l’affaire a fait grand bruit et Christian Estrosi a procédé à la convocation des parents des élèves concernés. Et c’est là que le maire, prompt à soulever un tollé dès qu’il s’agit d’islam, de musulmans et d’immigrés, se retrouve au cœur d’un mini-scandale.

Les familles ont été reçues dès le lendemain et la mairie a publié un autre communiqué à l’issue de la rencontre. Mais elle n’a pas révélé la véritable teneur de cette dernière.

Selon Nice-Matin et Var-Matin, il manque dans le communiqué de la mairie un gros détail qui change tout : les trois familles en question ne sont pas musulmanes.

Un autre détail non révélé par la municipalité tourne carrément cette dernière en dérision. Selon les mêmes médias, les familles ont expliqué au maire que leurs enfants n’ont pas fait la prière, mais ils ont seulement joué « à se faire peur » en invoquant un fantôme caché dans les branches d’un arbre de la cour.

Depuis près d’une semaine, Christian Estrosi savait qu’il n’y avait pas de prière à l’école, encore moins de prière musulmane, mais il n’a pas jugé utile de rétablir les fait après son premier communiqué.

Cette affaire rappelle celle des étoiles de David taguées sur des immeubles de Paris début novembre. La police avait arrêté deux suspects, des Moldaves, mais le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a mis cinq jours pour révéler leur identité et leur nationalité laissant pendant tout ce temps l’opinion publique continuer à accuser les musulmans.

SUR LE MEME SUJET :

France : le glissement dangereux du discours anti-musulmans

Les plus lus