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France : qui veut pourrir l’atmosphère autour des musulmans ?

France : qui veut pourrir l’atmosphère autour des musulmans ?

Les polémiques en France en lien avec ce qui se passe en Palestine ne s’estompe que pour mieux repartir. La dernière en date concerne la découverte d’étoiles de David taguées sur des murs dans le centre de Paris, attribuées trop vite à des musulmans.

L’étoile de David est le symbole de la religion juive. Les développements de cette affaire dévoilent l’état d’esprit d’une partie de la classe politique et des médias français, prompt à crier à l’antisémitisme et à accabler les musulmans, même contre l’évidence.

Depuis le début de l’opération lancée par le Hamas le 7 octobre, le gouvernement français a pris fait et cause pour Israël.

Des médias aussi et certains politiques de la droite et de l’extrême-droite ont développé de nouveaux éléments de langage tendant à accuser d’ « antisémitisme » toute voix soutenant les Palestiniens et à justifier les massacres commis par l’armée israélienne, présentés comme une « riposte légitime » à la « violence du Hamas ».

De nombreuses polémiques ont éclaté en France, visant principalement des hommes politiques qui tiennent une position équilibrée, comme Jean-Luc Mélenchon, ou des personnalités connues d’origine musulmane, comme le footballeur Karim Benzema.

En France, la stigmatisation des musulmans s’est particulièrement accrue depuis un mois, soit depuis le début des évènements en cours en Palestine. Beaucoup ont la gâchette facile pour crier à l’antisémitisme et à la haine des juifs. Les pro-israéliens cherchent à faire croire que ce qui se passe en Palestine est une guerre de religions et veulent opposer les musulmans aux juifs en France.

Comme le montre cette nouvelle affaire des tags, les musulmans sont accusés même lorsque le fait incriminé n’émane pas d’eux.

Une grave manipulation visant les musulmans en France

Pendant plusieurs jours, des étoiles de David ont été retrouvées taguées dans différents endroits de la capitale française. Une soixantaine au total. Les mêmes tags ont été constatés dans d’autres départements près de Paris.

Il s’agit à l’évidence d’une action concertée. Mais dans le climat actuel où les musulmans sont forcément du mauvais côté, certains n’ont pas hésité à y voir un acte « antisémite ». Les autorités en tout cas ont laissé planer le doute.

« Nous ne savons pas si ces tags ont pour but d’insulter le peuple juif ou d’en revendiquer l’appartenance », a indiqué le parquet de Paris dans un communiqué. La « connotation antisémite » n’est pas « établie », mais elle n’est pas « écartée d’emblée », ajoute le parquet. Des tags exprimant des messages de soutien à la Palestine ont aussi été découverts, mais dans d’autres endroits.

Des tags antisémite se sont vite transformés en étoile de David en signe de soutien à Israël.

Mercredi, BFMTV a annoncé l’arrestation de deux des auteurs des tags. Il s’agit d’un couple de moldaves en situation irrégulière, âgés de 33 et 27 ans.

Les deux mis en cause, qui sont en cours d’expulsion du territoire français, ont avoué devant les enquêteurs qu’ils ont été chargés de commettre de tels actes par une tierce personne. Selon Europe, le commanditaire de ces tags serait en Russie.

Ce qui soulève des interrogations c’est la durée mise par la police pour rendre publique la nouvelle de l’arrestation des deux suspects et leur identité. Pendant près d’une semaine, l’opinion publique française a cru qu’il s’agissait d’un acte antisémite émanant de musulmans. Il y a visiblement une tentative de manipulation d’une extrême gravité.

Alors que les deux Moldaves étaient entre les mains de ses services depuis trois jours, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a évoqué « une forme d’islam radical » et « une forme d’ultragauche » qui « se rejoignent dans la haine des Juifs ».

« Cette affaire est trop grave. La vérité doit éclater », a réagi sur X le chercheur au CNRS Hicham Benaissa, ajoutant qu’elle « a révélé de manière hyperbolique le rôle cynique qu’on souhaite faire jouer à la rue musulmane ».

L’avocat Arié Alimi a estimé de son côté que ce comportement peut relever du pénal, expliquant que, « accuser les musulmans de ces actes sans preuves peut constituer une infraction pénale ». Le plus grave encore c’est de « monter les communautés les unes contre les autres », ajoute-t-il

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