La ville de M’chedallah, à 40 Km à l’est de Bouira, a vécu une soirée particulière en marge d’un gala organisé, samedi soir, par la mairie en collaboration avec l’Association des activités de jeunes de cette localité.

Le gala a eu lieu au niveau de la grande place de la ville après la prière de tarawih, selon le vice-président de l’APC. Dans des déclarations au site « Akhbar El watan », Fawzi Midoun a précisé que cette activité culturelle et artistique a été organisée sous l’égide de la Direction de la jeunesse et des sports en coordination avec la direction de la culture. La grande place de M’chedallah est située à proximité de la mosquée de la ville.

La soirée a été animée notamment par l’artiste kabyle Taous Arhab. « Depuis 40 ans j’assiste à des galas sur cette grande place (…) y compris durant les années noires du terrorisme », a témoigné l’élu. Le responsable a précisé que le concert a eu lieu trois quarts d’heure après la prière des tarawih, étant donné que la mosquée jouxte le lieu du gala. « Les tarawih ont pris fin à 21h45, nous avons attendu jusqu’à 22h30 pour commencer le gala », a-t-il signalé.

« Acte isolé »

D’après l’élu, l’évènement se déroulait normalement jusqu’aux environs de minuit quand les organisateurs et les spectateurs ont entendu la voix de l’imam en train de proférer via les haut-parleurs des insultes envers eux.

« Nous avons pensé que l’imam avait oublié son microphone ouvert, nous nous sommes précipités vers la mosquée pour nous enquérir, mais nous avons trouvé les portes fermées. Nous nous sommes adressés à la commission religieuse qui nous a répondu que cela ne relevait pas de leur compétence », a poursuivi le vice-président de l’APC.

Une vidéo a fait le tour des réseaux sociaux où on entend l’imam traiter les organisateurs et les participants à la soirée de tous les noms allant même à les maudire. Une réaction qui a surpris les personnes présentes.

Cette séquence a donné lieu à une passe d’armes entre les partisans de l’imam et les soutiens du maire de M’chedallah qui a été l’objet d’insultes. Les galas artistiques durant le mois de Ramadan sont fréquents, ce qui a donné lieu à des interrogations devant cette levée de boucliers.

Ce dimanche, la wilaya et l’APW de Bouira ont réagi dans un communiqué commun qualifiant la réaction de l’imam d’ « acte isolé » et dont « le dérapage verbal » est susceptible « d’heurter les sentiments » des citoyens.

Les mêmes sources ont affirmé avoir œuvré depuis hier soir pour éviter d’autres interprétations notamment via les réseaux sociaux. Les autorités assurent avoir « contenu » la situation, laissant entendre que des mesures administratives seront prises, sans préciser leur nature ni la partie visée.

Le Soir d’Algérie rapporte, ce dimanche, que le P/APC M’chedallah devait déposer une plainte durant la journée contre l’imam.