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Guerre contre Gaza : l’archevêque d’Alger interpelle l’Occident

L’archevêque d’Alger est intervenu dans le débat sur  les évènements tragiques en Palestine et en Israël, en interpellant l’Occident.

Les Palestiniens meurent chaque jour par centaines dans la bande de Gaza, bombardée sans répit par l’armée israélienne depuis le 7 octobre.

Parmi les voix qui s’élèvent pour dénoncer le massacre et l’injustice que subissent les Palestiniens depuis plusieurs décennies figure celle de l’archevêque d’Alger, Mgr Jean-Paul Vesco.

Dans une tribune publiée dans le journal français La Croix, l’archevêque d’Alger prend d’abord la précaution d’usage en ce moment pour éviter toute équivoque, en condamnant d’emblée l’attaque du 7 octobre des combattants du Hamas contre Israël.

Depuis cette attaque, toute tentative de solidarité avec la population de Gaza où de dénonciation de la colonisation est assimilée en Occident à un soutien au « terrorisme ». Mgr Vesco anticipe d’ailleurs « le parti pris que l’on (lui) reprochera sans doute ». 

Pour lui, si la violence du Hamas « est sans excuse », elle « n’est pas sans cause ». Elle est due à cette barbarie « qui vient de loin», que constituent la colonisation et les humiliations faites aux Palestiniens.

L’archevêque d’Alger accuse le gouvernement israélien de saisir l’opportunité de l’attaque du Hamas pour en finir avec celui-ci et avec « l’autonomie réduite aux acquêts de Gaza », rappelant que le premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a désigné la ville palestinienne comme « la cité du mal qui doit être détruite ».

La politique des gouvernements israéliens ont fait que « l’on ne peut décemment plus appeler Palestine », les territoires que « la colonisation d’état ou sauvage » a méthodiquement morcelé, rendant impossible l’établissement d’un Etat palestinien viable, déplore Mgr Vesco.

L’archevêque d’Alger dénonce la colonisation israélienne d’une « autre époque »

« L’injustice historique et quotidienne, l’usage d’un rapport de force disproportionné, l’humiliation permanente, font le lit d’une violence qui n’a rien d’aveugle. Mais cela nous peinons à le voir », assène-t-il.

Devant une telle situation, le monde s’est tu, « le couvercle semblait hermétique » et personne ne s’est soucié de l’abandon de tout processus de paix et du maintien d’ « un régime de colonisation que l’on croyait appartenir à une époque révolue ». 

Revenant sur les propos du ministre de la Défense israélien Yoav Galant qui a qualifié les habitants de Gaza d’ « animaux », l’archevêque d’Alger souligne que ce terme n’est pas inédit pour les Palestiniens puisque c’est ainsi qu’ils se sentent quotidiennement quand ils franchissent les points de contrôle israéliens. « Mais, à la différence des animaux, ils en ressentent l’humiliation », tonne l’homme de religion.

« Nous sommes-nous indignés de voir des hommes, des femmes et des enfants noyés sous un déluge de bombes », interpelle-t-il l’Occident quant à ce qui se passe à Gaza.

Il indique ensuite que cette humiliation est aussi ressentie dans tout le monde musulman et dans la composante musulmane de la société française.

L’indignation dans le monde musulman devant ce qui se passe en Palestine est « viscérale » et « la fracture avec le monde occidental sur ce sujet comme sur d’autres est vertigineuse et ne cesse de s’agrandir », met en garde l’archevêque d’Alger.

Bien que d’autres foyers de tension existent à travers la planète, celui de la Palestine est « différent » et constitue un « foyer d’infection pour le monde entier », un « conflit qui prend le monde en otage » insiste-t-il, appelant à « avoir conscience de notre capacité à être très concrètement acteurs pour éviter que ce mal ne se propage ».

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