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Guerre Israël – Gaza : vive polémique entre Paris et une responsable de l’ONU

Plus de quatre mois après le début de la guerre de Gaza, la polémique sur la qualification des attaques du Hamas contre Israël le 7 octobre dernier refait surface.

Une responsable de l’ONU vient d’être recadrée publiquement par la plus haute autorité de la diplomatie française.

Francesca Albanese est une juriste italienne spécialiste du droit international. Elle est depuis le 1ᵉʳ mai 2022 rapporteure spéciale des Nations-Unies sur les territoires palestiniens occupés.

Albanese a des avis tranchés sur le dossier palestinien, ce qui lui vaut naturellement l’inimitié du gouvernement israélien et de ses soutiens. Dans un de ses rapports, elle a recommandé l’élaboration d’un plan pour mettre fin à « l’occupation coloniale israélienne et au régime d’apartheid ».

Il lui est aussi arrivé d’accuser les États-Unis d’être sous l’emprise du « lobby juif » et l’Europe d’être tétanisée par un « sentiment de culpabilité » à cause du massacre des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Comme de nombreux responsables et organismes de l’ONU, elle n’a eu de cesse, depuis le début de la guerre à Gaza le 7 octobre dernier, d’appeler à un cessez-le-feu immédiat afin d’éviter aux Palestiniens « le grave danger d’un nettoyage ethnique de masse ».

Après l’hommage rendu mercredi 7 février par Emmanuel Macron aux 42 « victimes françaises » de l’attaque du 7 octobre, Francesca Albanese a contesté les propos tenus par le président français lors de la cérémonie.

Emmanuel Macron avait notamment qualifié l’opération du Hamas de « plus grand massacre antisémite du 21e siècle ». « Non, M. @EmmanuelMacron. Les victimes du 7/10 n’ont pas été tuées à cause de leur judaïsme, mais en réaction de l’oppression d’Israël », a écrit la juriste italienne sur la plateforme X. Elle a aussi rappelé la responsabilité de la France et de la communauté internationale qui, selon elle, « n’ont rien fait » pour empêcher cette oppression. Son message a été vu plus de quatre millions de fois.

Ces propos n’ont pas échappé au Quai d’Orsay qui a répondu à la rapporteure onusienne, maintenant que « le massacre du 7 octobre » est bien « le plus grand massacre antisémite du 21ᵉ siècle. » « Le contester est une faute. Sembler le justifier, en y mêlant le nom des Nations Unies, est une honte », lit-on sur la page officielle du ministère français des Affaires étrangères sur X, France Diplomatie.

La réponse du Quai d’Orsay à la rapporteure de l’ONU illustre la sensibilité de la question relative à la qualification des attaques du 7 octobre dernier en France. Depuis le début de la guerre à Gaza, plusieurs voix qui tentent de soutenir les Palestiniens ou qui refusent d’apporter un soutien inconditionnel à Israël sont prises à partie et accusées d’antisémitisme. Elles se comptent notamment dans les rangs de la gauche, notamment parmi les cadres de La France Insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon, et dans les milieux artistique, sportif ou médiatique.

Dimanche, la ministre chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé, a menacé de supprimer les subventions aux associations féministes qui auraient été « ambigües » dans leurs condamnations des attaques du 7 octobre.

« Aucune association ayant tenu des propos ambiguës ne pourra être soutenue financièrement par le gouvernement », a-t-elle déclaré sur la radio communautaire juive Radio J.

 

Jeudi 8 février, la basketteuse franco-sénégalaise Émilie Gomis, très engagée dans le soutien au peuple palestinien depuis le début de la guerre, a été entendue par la police suite à une plainte du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA). À la fin de son audition, elle était émue jusqu’aux larmes et son avocat a dénoncé un acharnement.

Si en France et dans certains pays occidentaux, ces attaques sont considérées comme terroristes par les gouvernements et une bonne partie de la classe politique, ce n’est pas le cas d’autres pays du sud qui prennent en compte la colonisation israélienne des territoires palestiniens, et dénoncent le “deux poids deux mesures” des États-Unis et des alliés dans la défense d’Israël, en faisant la différence entre les victimes israéliennes et palestiniennes de ce conflit.

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