Consommation

Hausse des prix : les Algériens boudent-ils les dattes ?

Les Algériens boudent-ils la datte en raison de son prix élevé et de la détérioration du pouvoir d’achat des ménages ? Des commerçants de la wilaya d’El Oued se plaignent que ce fruit, pourtant très prisé durant le Ramadan, trouve difficilement preneur.

« Hormis la veille et le premier jour du mois de Ramadan, la situation a connu un frémissement. Puis plus rien, si bien que le marché ressemble à un cimetière », se lamente un commerçant au micro d’El Bilad TV.

Selon des commerçants interrogés par la même chaîne, l’absence de la demande ne s’explique pas, surtout que les prix affichés sont, selon eux, abordables. « Les prix sont relativement acceptable, de 250 jusqu’à 500 DA (le kilo) pour un produit de qualité. Et jusqu’à 600 DA pour la datte de Tolga (Biskra) », détaille un commerçant.

Un autre fait observer que les dattes de qualité supérieure connaissent une pénurie tandis que les dattes de qualité moyenne et inférieure sont en abondance « avec des prix très bas ». Selon cet agriculteur, la datte est boudée par le consommateur.

« Affirmer que les consommateurs boudent la datte nécessite une investigation pour prouver si réellement il y a un recul de la consommation » de ce fruit, rétorque le président de l’Apoce, Mustapha Zebdi dans une déclaration à TSA.

Selon lui, les prix affichés au kilo ne reflètent pas la situation d’offre excédentaire qui existe sur le marché.

Recul de la consommation ou production abondante ?

« Il faut savoir que la récolte de l’année dernière était importante, mais il y a eu un problème d’exportation (situation épidémique oblige) et les prix étaient tirés vers le bas. Sur le marché il y a par conséquent un surplus d’offre par rapport à la demande. Peut-être que le commerçant interprète cette situation comme si les gens avaient boudé le produit, mais la vérité est que c’est lié à l’offre abondante », abonde Zebdi.

Une offre excédentaire, regrette-t-il, qui n’a pourtant pas fait baisser les prix de ce fruit. « En tant qu’association de protection du consommateur, nous aurions aimé que les prix soient encore plus bas. A une certaine époque, à El Oued même la datte de bonne qualité était vendue à 100 DA/kg. Or, les prix actuels de 250 et 500 DA sont excessifs. Au lieu de se plaindre que le produit soit boudé, il faut que les prix soient plus bas et profitent à tout le monde », poursuit Zebdi.

« Rappelez-vous, l’an dernier les marchands ambulants vendaient le kilo de dattes à 200 – 250 DA. Quand aujourd’hui on voit sur le marché un kilo à 600 DA, c’est exagéré », déplore le président de l’Apoce.

La datte n’est pas un cas isolé. « Ce n’est pas un produit qui va faire l’exception par rapport à l’anarchie qui règne sur le marché national. On voit bien que la fraise est cédée à 500 DA le kilo, ce qui est inacceptable », dénonce Zebdi qui pointe un problème de régulation.

« Il faut prendre la chose telle qu’elle est : on n’a pas l’économie du marché libre avec un ancrage juridique, un encadrement et des garde-fous. Il faut un marché basé sur la concurrence, l’offre et  la demande », conclut-il.

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