Économie

Hausse des salaires : les réactions de deux syndicats

Deux syndicats réagissent à la décision du président de la République Abdelmadjid Tebboune d’augmenter les salaires de 2,8 millions de fonctionnaires.

L’annonce a été faite dans un communiqué de la présidence de la République publié à l’issue de la tenue du Conseil des ministres ce dimanche 25 décembre.

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La décision d’augmenter les salaires est plutôt bien accueillie par le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et la formation, le Satef.

« L’augmentation est la bienvenue mais… »

Contacté ce lundi 26 décembre, le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura a salué l’augmentation des salaires prise par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune tout en émettant quelques réserves sur son application.

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« Dans le secteur de l’éducation, toute augmentation des salaires est la bienvenue. Il n’y a pas eu d’augmentation depuis 2012. Entre-temps, l’inflation a augmenté. Donc, cette augmentation est la bienvenue bien évidemment », a-t-il affirmé.

Néanmoins, le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura, pense qu’il y a un flou qui n’est pas encore dissipé.

« C’est encore flou. Il n’y a pas de date pour l’application de la mesure. Il n’y a pas de détail aussi sur la valeur de l’augmentation que touchera chaque travailleur. Cette décision a été prise il y a quelques mois déjà. Ils ont eu tout le temps qu’il faut pour donner des détails », remarque Boualem Amoura.

Le SG du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et la formation attend de voir quel sera le montant exact que touchera chaque catégorie d’enseignants mais il estime que l’augmentation décidée par le président Tebboune est « insuffisante car les prix des produits ont explosé ces dernières années »

Pour le secrétaire général du Satef, l’État aurait dû procéder par des augmentations annuelles de faibles pourcentages pour accompagner la hausse de l’inflation.

« Quand on aura les détails sur l’application, on verra que la majorité des travailleurs de la fonction publique auront été concernés par une augmentation de moins de 5000 dinars. Ce sont plutôt les hauts gradés de la fonction publique qui toucheront des augmentations à 8500 dinars, ceux qui sont dans la catégorie 16 et 17 à l’échelon 10 et 11 », explique Boualem Amoura.

Secteur de la santé : des décisions en attente d’application

De son côté, le président du Syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique, le Dr Mohamed Yousfi a dit « prendre acte des décisions du président de la République » dans le secteur de la santé dans une déclaration accordée à TSA ce lundi 26 décembre.

Le Dr Mohamed Yousfi estime qu’il y a urgence à mettre en pratique les statuts particuliers tout en dressant un constat alarmant tant dans le secteur public que dans le secteur privé.

« Les spécialistes désertent le secteur public soit pour le privé soit pour l’étranger. Il y a urgence de concrétiser ce qui a été annoncé depuis deux ans. Toute réforme est basée sur le volet humain. Le pouvoir d’achat a sombré et comme rien n’a été fait, les gens partent », ajoute le président du Syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique.

Le Dr Mohamed Yousfi ajoute qu’il faudrait que la révision des statuts particuliers réponde aux attentes des personnels de santé et qu’elle ne soit pas « superficielle ».

Le président du SNPSSP dénonce un problème de gestion au niveau du secteur de la santé.

« Les modalités de gestion sont obsolètes. Nous demandons l’application des mesures annoncées depuis plusieurs années. Les outils existent, il faut passer à l’acte. Le but est d’améliorer la prise en charge du malade à travers l’aboutissement des statuts particuliers afin d’encourager les médecins à rester dans le secteur public et surtout rétablir la confiance », conclut-il.

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