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« J’ai senti que j’allais mourir » : Nouari, jeune Algérien, sauve une femme à Paris

« J’ai senti que j’allais mourir » : Nouari, jeune Algérien, sauve une femme à Paris

À retenir. Un drame a été évité de justesse, lundi dernier à Paris. Sans l’intervention courageuse et héroïque d’un jeune sans-papiers et sans-abri algérien, une dame d’une cinquantaine d’années aurait perdu la vie par noyade. Elle a été aspirée par un système de pompage du bassin de la Villette. Il s’agit du troisième acte héroïque d’un Algérien en France en l’espace d’un mois.

Les faits. Les actes de bravoure et de témérité d’Algériens dans le sauvetage de personnes en danger de mort se multiplient en France.

Lundi 3 juin, au cours d’une promenade avec une amie et sa chienne près du bassin de la Villette, situé dans le 19ᵉ arrondissement de Paris, Michèle a vu son animal de compagnie non tenu en laisse tomber à l’eau.

« Elle a été aspirée en moins d’une minute alors que, comme tous les chiens, elle savait très bien nager », déclare la quinquagénaire dans un témoignage, ce samedi 8 juin, au journal Le Parisien.

Un Algérien de 18 ans sans-papiers sauve une femme de mort certaine à Paris  

La chienne a été aspirée par un système de pompage d’une usine de traitement des eaux placée dans le bassin. Sa propriétaire tente de la sauver : « J’ai enlevé mes chaussures, j’ai sauté dans l’eau », explique Michèle.

Mais une fois dans l’eau, elle a été attirée vers le fond par le système de pompage. C’était comme un « aspirateur géant qui m’a attirée sous la dalle. J’ai senti que j’allais mourir », raconte-t-elle, encore sous le coup de l’émotion.

Elle a commencé à crier, demandant de l’aide. Un serveur d’un bar à côté lui a lancé une bouée, mais elle l’a manquée. Réveillé par les cris, Nouari, le jeune algérien de 18 ans sans abris, qui dormait sur la pelouse tout près de là, n’a pas réfléchi et a directement sauté dans l’eau.

Alors qu’il était, lui aussi, surpris par le courant, il a rapproché la bouée de Michèle et l’y a accrochée. Des personnes sur place ont aidé le serveur du bar à tirer la bouée. « J’ai sauté et sauvé Madame Michèle. C’était difficile avec le courant, je l’ai senti », raconte Nouari.

Les pompiers dépêchés sur place l’ont qualifié de « champion ». Michèle et son héros sont sortis indemnes, mais la chienne a perdu la vie. Reconnaissante, elle veut lui rendre la pareille, en lançant un appel pour le soutenir et l’aider à sortir de la rue et à trouver du travail.

Troisième acte héroïque de sans-papiers algériens en l’espace d’à peine un mois

C’est le troisième geste héroïque de sauvetage impliquant des Algériens sans-papiers en France en l’espace d’un mois. Le 28 mai dernier, alors qu’il était à bord d’un RER à Paris, Nour, un jeune algérien de 26 ans, a désarmé un homme menaçant muni d’un couteau.

L’individu s’est mis à prononcer des mots étranges, parlait de plus en plus fort et a même mis fort des chants coraniques sur son téléphone. Il a ensuite saisi un couteau de son sac. « Sans réfléchir, je me suis jeté dessus. Il a essayé de me stopper, mais j’ai quand même pu prendre le couteau », a raconté Nour.

Après avoir jeté l’arme par la fenêtre du RER, il a maintenu l’individu dans un coin jusqu’à l’arrivée de la police, à l’arrêt du RER, dans la gare de Vert-de-Maisons. Nour n’a pas souhaité porter plainte : « J’ai peur d’aller au commissariat, car je suis sans-papiers ».

Le 15 mai dernier, dans le métro parisien, Islam Merabet, jeune algérien en situation irrégulière, a également sauvé un homme d’une mort certaine dans la station de métro Raspail, près de Montparnasse à Paris.

L’homme s’est jeté sur les rails et criait à répétition : « Je veux mourir, je veux mourir ». Sans réfléchir, Islam saute pour le secourir. L’homme refuse et continue de répéter qu’il veut « mourir ».

Le jeune algérien parvient en fin à le maitriser juste à temps alors qu’une rame de métro rentrait dans la station et le ramène à quai.

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