Politique

Kabylie : 5 militants détenus répondent au Maroc

La déclaration de l’ambassadeur du Maroc à l’ONU à propos de la Kabylie continue de susciter des réactions en Algérie, jusque parmi les militants kabyles en détention.

Mercredi 14 juillet, le diplomate marocain avait distribué aux représentants des États membres du mouvement des non-alignés une note dans laquelle il est fait état du soutien marocain à un prétendu droit du peuple Kabyle à l’autodétermination.

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Deux jours après, vendredi 16 juillet, l’Algérie a dénoncé une  « dérive particulièrement dangereuse » et procédé au rappel de son ambassadeur à Rabat pour « consultations ».

De nombreuses personnalités, organisations et partis politiques, dont le FFS, ont également dénoncé l’initiative marocaine, estimant que l’unité nationale était « une ligne rouge ».

Ce samedi 24 juillet, c’est au tour de cinq militants kabyles de réagir, se démarquant de ce qu’ils qualifient de tentative « d’instrumentaliser la Kabylie ». Il s’agit de Bouaziz Aït Chebib, Belaïd Amar-Khodja, Hocine Azem, Boussad Becha, et Hamou Boumediene, qui ont été placés sous mandat de dépôt le 27 juin par un juge du tribunal de Draâ El Mizan (Tizi-Ouzou).

La mesure de leur incarcération a été confirmée le 12 juillet par la chambre d’accusation de la Cour de Tizi-Ouzou. Ils sont poursuivis entre autres pour « atteinte à l’unité nationale ».

 Les cinq détenus ont fait parvenir à l’opinion publique, par le biais de leur avocat Mokrane Aït Larbi, une déclaration dans laquelle ils réaffirment leur attachement à leurs « convictions politiques », dénoncent leur « détention arbitraire » et condamnent « les déclarations d’officiels marocains ».

« Nous condamnons les déclarations d’officiels marocains » 

« Détenus depuis le 27 juin 2021 avec des inculpations surréalistes, nous réaffirmons avec force les convictions politiques plurielles que nous avons toujours défendues publiquement et pacifiquement. Dans leur diversité, ces opinions relèvent du débat citoyen et non de la justice pénale. Nous dénonçons notre détention arbitraire qui viole les principes fondamentaux du droitNous condamnons les déclarations d’officiels marocains qui tentent d’instrumentaliser la Kabylie, son histoire, ses luttes, ses militants et ses détenus dans des rééquilibrages géopolitiques qui ne les concernent pas », écrivent-ils.

Parmi les cinq militants, deux sont des dirigeants de mouvements kabyles. Bouaziz Aït Chebib est l’actuel coordinateur national du mouvement AKAL (Alliance pour une Kabylie libre), après avoir démissionné du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), dont il a été président entre 2011 et 2016. Hamou Boumediene est membre fondateur et président du Rassemblement pour la Kabylie (RPK), un mouvement qui revendique un statut spécial pour la Kabylie.

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