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La Fédération française de football décrète le « zéro » Ramadan

La Fédération française de football décrète le « zéro » Ramadan

Une nouvelle polémique en lien avec le Ramadhan vient d’éclater dans le football français. Devant l’inflexibilité de la Fédération française de football (FFF), un joueur de confession musulmane a dû quitter la sélection U19 des Bleus pour pouvoir observer le jeûne du Ramadan.

La Fédération française de football (FFF) refuse toujours de s’aligner sur ses homologues européennes qui permettent des pauses de quelques minutes pendant les matchs afin de permettre aux joueurs musulmans de rompre le jeûne sur le bord du terrain.

Cette année, la FFF a carrément décrété le « zéro Ramadhan ». Elle a fait passer une note aux sélectionneurs des équipes de France toutes catégories leur ordonnant de ne pas tolérer le jeûne des joueurs sélectionnés pendant les stages.

Ramadan en France : la Fédération de foot prend une décision radicale

Selon Europe 1, la Fédération française de football a fixé un cadre réglementaire pour le Ramadan, à savoir : pas d’interruption des matchs et les repas à Clairefontaine, centre de regroupements des sélections françaises, sont pris en groupe. Ainsi, les joueurs de confession musulman sont appelés à reporter les jours de jeûne. Une première en France. Des mesures confirmées ce jeudi au même média par Éric Borghini, membre du Comité exécutif de la FFF.

« Nous, on affirme clairement que le terrain de sport, le terrain de football n’est pas un lieu où on pratique une religion, quelle qu’elle soit », a-t-il dit en ajoutant qu’ « il ne faut pas demander à la Fédération de ne pas appliquer les lois de la République ».

Selon la page lyonnaise sur X, Média Gones, les joueurs de la sélection U-19 n’ont été informés de la décision qu’à la dernière minute, et ceux qui étaient déjà sur place en stage étaient mis devant le fait accompli de se plier à l’injonction.

Mahamadou Diawara, milieu de terrain de l’Olympique lyonnais d’origine malienne, n’était pas encore arrivé au lieu du stage des U-19 français quand il a pris connaissance de la note ferme de la fédération.

Il avait donc le choix entre garder sa place chez les Bleus ou observer l’obligation religieuse qu’est le jeûne du Ramadhan. Diawara n’a pas trop tergiversé.

Pour pouvoir continuer à jeûner, il a décidé mardi 19 mars de sacrifier le regroupement de la sélection pour rejoindre son club.

Il quitte donc l’équipe de France pour, peut-être, ne plus jamais revenir. Le comble, c’est qu’il a décliné il y a seulement une semaine une offre de son pays d’origine, le Mali, pour participer aux prochains Jeux olympiques de Paris, préférant répondre à une convocation de Bernard Diomède, le sélectionneur des U-19 français.

Pour le moment, ni le sélectionneur ni la fédération ni le club n’ont réagi, mais la polémique a pris de l’ampleur sur les réseaux sociaux où Mahamadou Diawara est devenu le symbole des footballeurs français de confession musulmane qui veulent vivre librement leur religion tout en continuant à faire leur métier.

Ramadan en France : Darmanin à la Grande mosquée de Paris

Dans un autre registre, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a tenu mercredi 20 mars à partager la rupture du jeûne avec les musulmans à la Grande mosquée de Paris.

Sur place, Darmanin a livré plusieurs messages de tolérance et d’apaisement dans un contexte tendu autour de l’Islam et des musulmans en France, notamment depuis l’éclatement de la guerre à Gaza le 7 octobre dernier.

Gérald Darmanin a qualifié le Ramadhan de « mois important pour l’ensemble de nos compatriotes musulmans » et de « période spirituellement extrêmement riche ».

« Dans un contexte international extrêmement difficile, l’État protège tous ses enfants, quelle que soit leur religion », a-t-il déclaré lors de ce ftour à la Grande mosquée de Paris, ajoutant, plus explicite, que les agents de l’État « sont là pour vous protéger, pour que chaque Français puisse pratiquer sa foi ».

Survenant dans un contexte de clivage lié à la situation au Moyen-Orient, le Ramadhan de cette année 2024 est marqué en France par plusieurs polémiques.

Quelques semaines avant le début du mois sacré, une rumeur lancée sur les réseaux sociaux et annonçant la décision du gouvernement d’interdire le jeûne en France, a été prise au sérieux, obligeant le ministère de l’Intérieur à réagir officiellement pour démentir.

Pendant les premiers jours du mois sacré, le courant xénophobe s’est élevé contre le moteur de recherche Google qui a inclus le Ramadhan dans la liste des jours fériés en France.

« Nous vivons à l’heure islamique », a réagi Marion Maréchal Le Pen, nièce de Marine Le Pen et désormais bras droit de l’extrémiste Éric Zemmour qui est connu pour ses positions anti-algériennes et anti-islam.

Elle a aussi fustigé les publicités autour du mois sacré des musulmans, exprimant son refus que « les manifestations de la charia islamique soient mises au même niveau que d’autres traditions culturelles chrétiennes ».

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