Économie

L’Algérie défend son droit de diversifier ses sources d’approvisionnement en blé

Un haut responsable du ministère de l’Agriculture a défendu le droit de l’Algérie de diversifier ses sources d’approvisionnement en blé.

“L ‘Algérie a le droit de chercher un marché plus compétitif, parce que lier nos besoins dans tout produit à un seul et unique fournisseur finira par nous rendre prisonnier de ce même fournisseur », a déclaré jeudi Kamel Fernah, directeur central au ministère de l’Agriculture, au journal en ligne Al-Araby Al-Jadeed.

Ce responsable a confirmé des négociations en cours pour acheter du blé russe. « Une délégation composée de représentants du ministère de l’Agriculture et de l’Office algérien interprofessionnel des céréales et des experts agronomes s’est déplacée au début du mois en cours en Russie pour amener des échantillons de blé russe, en vue d’en analyser les taux d’ivraie, de poussière et de résistance à l’humidité », a précisé M. Fernah.

Outre l’étude de la qualité du blé, la délégation algérienne “prendra aussi en considération les conditions de stockage, de chargement et de transport, qui sont des facteurs déterminants pour apprécier le rapport qualité/prix », a-t-il ajouté au même journal.

De son coté, le site Sputnik a relayé un communiqué Rosselkhoznadzor, la direction de surveillance du ministère russe de l’Agriculture, affirmant que “l’Algérie est extrêmement intéressée par l’importation de blé russe”.

L’Algérie prendrait sa décision “incessamment”, après l’analyse d’une cargaison témoin, selon Sputnik.

Prenant au sérieux la menace du blé russe, la France dépêchera début 2019 à Alger son secrétaire d’État chargé du commerce extérieur, Jean-Baptiste Lemoyne. La France a exporté vers l’Algérie près de 4,3 millions de tonnes de blé en 2017/2018, selon des chiffres de France Export Céréales. Soit près de la moitié des importations algériennes.

Selon Franceinfo, la différence de prix entre une tonne de blé russe et française est de 20 dollars. «Un avantage de taille»  pour le blé russe, reconnaît à l’AFP Philippe Pinta, le président de l’Association générale des producteurs de blé français (AGPB).

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