Économie

Lancement de la première usine de stylos d’insuline en Algérie

Le ministre de l’Industrie pharmaceutique Ali Aoun a inauguré ce dimanche la première usine de production de stylos d’insuline en Algérie et a lancé des piques.

Les dernières visites du ministre de l’industrie pharmaceutique Ali Aoun dans les usines de différents fabricants de médicaments implantés en Algérie ont été marquées par des coups de gueules mémorables.

Ali Aoun n’a pas hésité à monter au créneau contre les patrons de groupes pharmaceutiques étrangers en raison du retard pris dans la réalisation de leurs projets d’investissements en Algérie.

En visite ce dimanche 12 février à l’usine Biocare, le ministre Ali Aoun semblait satisfait cette fois-ci. Et pour cause, cette visite était l’occasion pour lui d’annoncer le lancement de la production du stylo d’insuline en Algérie comme il l’avait promis en janvier dernier d’où la satisfaction affichée dans les déclarations.

Ali Aoun a tenu à féliciter les responsables du groupe privé Biocare pour ce qu’il a qualifié d’ « immense exploit ». « Pour la première fois, on produit en Algérie un stylo d’injection d’insuline 100% algérien. Cela nous laisse optimiste pour l’avenir », a-t-il déclaré non sans une certaine fierté.

L’Algérie veut diviser par deux sa facture d’importation d’insuline

Le ministre de l’Industrie pharmaceutique a dans son allocution mis un petit coup de pression sur le groupe Saidal en vue de la production de flacons d’insuline d’ici le mois de mars.

Avec l’entrée en production de l’usine Biocare et l’arrivée prochaine des flacons de Saidal ainsi que la présence de l’usine de montage de Novo Nordisk, Ali Aoun espère couvrir entre 40 et 50% des besoins du marché algérien en insuline.

L’objectif annoncé par Ali Aoun est de réduire de moitié la facture de l’importation de l’insuline qui s’élève actuellement à 400 millions d’euros à la fin de l’année 2023.

Le ministre de l’industrie pharmaceutique est revenu sur le parcours réalisé par l’usine Biocare avant d’arriver à cette étape de production. « Cette usine a pris des coups de la part de l’associé français qui avait vu qu’ils étaient arrivés et avait commencé à leur dresser des obstacles. Aujourd’hui ils sont seuls sur le marché et ils méritent tout le respect », a-t-il ajouté, sans divulguer l’identité du partenaire français.

La prochaine étape dans la feuille de route du gouvernement de production des médicaments : les anticancéreux. Ali Aoun a annoncé un début de production dans les unités inaugurées en 2022 dès le mois prochain.

Le ministre a appelé les opérateurs à s’orienter vers une « industrie full process » dans le domaine des médicaments en Algérie.

L’insuline produite en Algérie moins chère

Tout en exprimant sa satisfaction, Ali Aoun a mis en garde les responsables de l’usine Biocare contre tout arrêt de production. « Les portes sont ouvertes si vous avez le moindre problème », a indiqué le ministre.

Répondant aux questions dans un point de presse, Ali Aoun a dévoilé le prix de la boîte de stylo d’insuline fabriqué en Algérie qui est de 6200 dinars alors que celle déjà présente sur le marché se vend à plus de 8000 dinars tout en promettant un remboursement à 100% en collaboration avec le ministère du travail dont dépend les caisses de sécurité sociale.

Abordant la fermeture d’une unité du laboratoire Salem, Ali Aoun a tenu à minimiser la gravité de l’incident ayant entraîné la décision de son département. « C’est une petite erreur qui n’est pas grave. Le laboratoire a corrigé par la suite et on lui a donné l’autorisation pour reprendre la production », a-t-il précisé.

Les plus lus