Économie

Le gaz algérien au cœur d’une polémique en Tunisie

La polémique sur le gaz algérien en Tunisie a été lancée par le secrétaire général de la Fédération tunisienne de l’électricité et du gaz lundi 16 mai.

Sur les ondes de la radio Shems FM, Abdelkader Jelassi a déclaré que la Sonatrach n’était plus en mesure de fournir des quantités additionnelles de gaz nécessaire à la production de l’électricité en Tunisie, faisant planer un risque de coupures d’électricité pendant l’été.

| Lire aussi : Gaz : l’Algérie et la nouvelle géographie de l’énergie

Selon lui, la Tunisie dépend à 99% du gaz pour sa production d’électricité, dont 38% issus des puits tunisiens et 68% provenant de l’Algérie.

En dehors des quantités contractuelles, la Tunisie sollicite l’Algérie pour lui fournir des quantités supplémentaires de gaz et ce pour faire face à la hausse de la consommation d’électricité qui atteint des pics durant l’été.

« L’Algérie n’est plus en mesure de nous fournir du gaz additionnel dont le volume est autour de 14 700 TEP », a-t-il déclaré.

Sans remettre en cause la fiabilité et l’excellence des relations entre Alger et Tunis, le responsable reconnaît que l’Algérie a ses propres contraintes liées notamment à la forte demande en raison de la crise ukrainienne. L’Algérie a en effet augmenté ses livraisons de gaz à l’Italie, l’un des principaux clients dans le monde.

Des facteurs qui font que la Sonatrach, a-t-il poursuivi, ne peut pas assurer les quantités supplémentaires dont a besoin la Tunisie pendant les pics de consommation des mois de juillet et d’août.

Une situation, a expliqué Abdelkader Jelassi, qui va impacter la production d’électricité de la Tunisie, ce qui pourrait obliger les autorités tunisiennes à opérer un délestage de 2h dans certaines régions du pays.

Le démenti tunisien

Une annonce qui a alimenté les craintes des Tunisiens d’autant plus accentuée par des rumeurs selon lesquelles l’Algérie aurait informé le gouvernement tunisien qu’elle allait arrêter d’exporter son gaz et qu’elle allait réviser à la hausse les prix pratiqués jusqu’ici. Les rumeurs ont enflé selon lesquelles la Sonatrach aurait exigé à l’Etat tunisien, de payer 10 milliards de dinars tunisiens (3 milliards de dollars), avant la fin du mois de juillet.

Interrogé ce mercredi 18 mai par la radio Shems fm, le Directeur général de l’électricité et de la transition énergétique, au ministère tunisien de l’Industrie, Belhassen Chiboub, a apporté un démenti catégorique à ces allégations.

« C’est totalement faux. Nous sommes liés par un contrat avec l’Algérie pour la fourniture de gaz. La Sonatrach assure entre 45 et 50% de nos besoins en gaz naturel. Nous remercions l’Algérie qui a toujours été fidèle à ses engagements contractuels et qui nous aide en nous fournissant des quantités additionnelles », a affirmé M. Chihoub.

Il a assuré qu’il n’y avait « aucun problème » d’approvisionnement de la part du groupe algérien Sonatrach qui est lié par un contrat avec la Société tunisienne de l’électricité et du gaz (Steg) tunisienne.

Le même responsable a annoncé dans la foulée que la facture de gaz pour l’année 2022 s’élève à 3 milliards de dinars tunisiens et a déclaré que les Tunisiens consomment plus de gaz, avec des quantités évaluées à 50% en plus de celles prévues dans le contrat avec la Sonatrach. « Notre consommation a très fortement augmenté », a indiqué Belhassen Chiboub.  

Les plus lus