Économie

Le HCI envoie une fatwa aux compagnies d’assurance

Le Haut conseil islamique (HCI) a adressé une fatwa aux compagnies d’assurance algériennes les autorisant à commercialiser des produits Takaful. Pour cela, ces compagnies doivent réserver les ressources financières aux « fenêtres » d’assurance Takaful lors de leur création.

Ces « fenêtres » devraient permettre de créer des branches pouvant offrir des assurances islamiques, et à terme permettre aux compagnies d’assurance de se transformer carrément en assureurs islamiques, selon la fatwa qui a été adressée à l’Union des assureurs et réassureurs algériens (UAR) jeudi 20 janvier.

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Le texte autorise les compagnies d’assurances « normales » de dégager un capital sur leurs fonds propres pour financer l’assurance Takaful, constituée de participants selon le principe de la mourabaha (gagnant-gagnant).

Une compagnie d’assurance peut réserver des sources financières pour la fenêtre ou la branche Takaful. Elle fixe le taux de rentabilité des fonds engagés et ses charges d’exploitation.

La fenêtre Takaful ou la branche d’assurance islamique est gérée séparément, avec une comptabilité séparée de la compagnie mère. « Pour les bénéfices réalisés, ils seront redistribués entre les participants selon le principe de la mourabaha, c’est-à-dire, gagnant-gagnant », explique un assureur.

La GAM et Cardif El Djazaïr ont obtenu l’agrément des autorités algériennes pour lancer l’assurance Takaful et proposer tous les services d’assurance (dommage, vie, etc).

Certains assureurs ne comprennent pas pourquoi c’est le Haut conseil islamique (HCI) qui leur adresse directement une fatwa, alors que le secteur des assurances en Algérie est strictement réglementé. En plus, la décision de permettre la création des compagnies Takaful, qui proposent tous les produits d’assurance, peut se heurter à la loi séparant les activités dommage et assurances vie.

Depuis 2011, les assureurs algériens ne peuvent pas proposer en même temps des produits d’assurance dommage et d’assurance vie. Les compagnies d’assurance ont été obligées de créer des filiales vie, avec un capital d’un milliard de dinars. Pour les compagnies dommage, un capital minimum de deux milliards de dinars leur a été exigé pour poursuivre leurs activités.

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