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Le séisme de Mila pose à nouveau le problème du respect des normes parasismiques en Algérie

Le séisme de Mila pose à nouveau le problème du respect des normes parasismiques en Algérie

Plus de 17 ans après le dernier séisme meurtrier qu’a connu l’Algérie en 2003, le problème du non-respect des normes parasismiques dans les constructions se pose à nouveau au lendemain du tremblement de terre de Mila.

Si heureusement aucune victime n’a été enregistrée hier dans la wilaya de Mila, après le séisme de magnitude 4,9 qui a frappé cette région, les dégâts matériels ont été relativement considérables pour un tremblement de terre de moyenne intensité.

Selon le bilan de la Protection civile, au moins 73 maisons notamment dans la ville de Mila ont subi des dégâts allant de simples fissures jusqu’à l’effondrement total.

Les réseaux sociaux ont relayé l’effondrement comme un château de cartes d’une bâtisse de cinq étages, qui n’a miraculeusement pas fait de victimes. Si le tremblement était survenu de nuit, que la maison était occupée, le bilan aurait pu être dramatique.

Une « villa » de cinq étages, est un bâtiment dont la réalisation doit répondre à toutes les règles de sécurité, en premier lieu, les normes parasismiques, ce qui ne semble pas être le cas.  Et pourtant, personne en Algérie ne peut ignorer que le nord du pays est une région connue pour son activité sismique élevée. Selon le Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag),  l’Algérie enregistre en moyenne 100 secousses par mois, soit entre 2 à 3 secousses par jour, ne dépassant généralement pas une magnitude de 3.

Si 90 % des tremblements de terre enregistrés chaque mois sont des microséismes (magnitude 2 à 3), selon le Craag, donc sans danger sur les populations, les habitations et les infrastructures de base, de violentes secousses peuvent se produire.

Par le passé, l’Algérie a enregistré de nombreux tremblements de terre meurtriers. Les plus connus sont ceux d’Al Asnam (actuellement Chlef) en 1980 qui avait fait 2630 morts, d’Ain Temouchent en 1999 (24 morts) et de Boumerdès en 2003 (2365 morts et des milliards de dollars de dégâts matériels).

Après chaque tremblement de terre meurtrier, les autorités actualisaient les normes parasismiques à respecter par les constructeurs, et promettaient de les faire respecter. Les autorités promettaient à chaque fois de renforcer le bâti ancien, particulièrement vulnérable, face aux tremblements de terre.

Des progrès ont été certes réalisés, avec des bâtiments plus résistants et mieux construits, que dans les années 1980. Le séisme de Mila vient comme rappeler que le respect des normes parasismiques n’est pas systématique, surtout de la part des auto-constructeurs qui, sans doute, bénéficient de la complicité, de la complaisance ou du laisser-aller des autorités en charge de l’urbanisme et du bâtiment.

Ce séisme vient rappeler aussi que 17 ans après le drame de Boumerdès, l’Algérie n’est pas à l’abri d’une nouvelle tragédie, et que des actions doivent être engagées, sans délai, pour mettre aux normes parasismiques les bâtiments et les maisons individuelles.

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