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Les cancéreux algériens victimes collatérales de l’affaire Haddad

Les cancéreux algériens victimes collatérales de l’affaire Haddad

En Algérie, les malades cancéreux peuvent attendre des mois pour obtenir un rendez-vous dans les centres de radiothérapie du pays, en raison des pannes qui touchent ces appareils, faute de maintenance.

Le problème a été posé une nouvelle fois, le 18 août dernier, par Hamid Khettab, secrétaire général de l’association d’aide aux malades cancéreux El-Amel.

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Dans un entretien à TSA, elle a affirmé que la plupart des appareils de radiothérapie en Algérie « sont en panne ». Elle a cité le cas que les malades cancéreux doivent attendre une année pour obtenir un rendez-vous dans les centres anti-cancer (CAC) où les appareils fonctionnent.

Une situation anormale alors que l’Algérie compte 54 appareils de radiothérapie répartis à travers le territoire national

Selon nos sources, de nombreux accélérateurs sont en panne et leur maintenance n’a pas été effectuée pour deux raisons.

La première est liée à l’incarcération de l’homme d’affaires Ali Haddad qui était propriétaire de la société chargée de la maintenance des appareils de la marque américaine Varian, dont l’Algérie dispose de 32 accélérateurs de particules. Les 22 autres appareils sont de la marque suédoise Elekta.

En avril 2016, la société Varian Medical Systems Algeria a été créée entre Cialfarm, filiale du groupe ETRHB Haddad et le groupe Varian.

Impact direct sur les malades

Trois ans après, Ali Haddad est emporté par la vague d’arrestations opérée par les services de sécurité dans le sillage de la chute du président Abdelaziz Bouteflika, en pleine révolution populaire contre le 5e mandat et pour le changement du système de gouvernement.

Arrêté le 31 mars aux frontières entre l’Algérie et la Tunisie alors qu’il s’apprêtait à fuir le pays, Ali Haddad a été condamné à de lourdes peines de prison dans plusieurs affaires de corruption et de trafic d’influence. La chute de l’un des hommes forts du système Bouteflika, a provoqué des problèmes en série dans plusieurs secteurs : santé, BTP…

Les poursuites judiciaires engagées par l’Etat algérien contre Haddad ont abouti à la condamnation de l’homme d’affaires et la nationalisation de ses entreprises dont le groupe ETRHB Haddad. Mais la procédure n’est pas achevée.

La Cour suprême a rendu son verdict définitif en février dernier, en ordonnant la saisie pour le compte du Trésor public des biens d’Ali Haddad et la nationalisation de ses entreprises.

Mais comme pour l’autoroute de Jijel, les projets dans lesquels étaient impliqués Ali Haddad et ses entreprises, restent bloqués. C’est le cas de l’autoroute de Jijel que nous évoquions jeudi 1er septembre et la maintenance des appareils de la radiothérapie.

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Si pour la pénétrante autoroutière de Jijel, l’arrêt du projet n’a pas eu de conséquences sur la vie des gens, ce n’est pas pour le cas pour la société qui s’occupait de la maintenance des appareils de radiothérapie, même si aucun chiffre n’est disponible sur l’impact direct sur la survie des malades cancéreux.

Toutefois, une solution pointe à l’horizon et une société pourrait être sélectionnée rapidement pour prendre en charge la maintenance des appareils de radiothérapie de la marque Varian.

Selon nos sources, le ministère de la Santé s’attèle à créer une Epic pour la prise en charge de la maintenance de l’ensemble des appareils médicaux des hôpitaux algériens comme les scanner et les IRM, dont beaucoup sont en panne, ou souffrent de pannes fréquentes.

Au problème lié à l’affaire Ali Haddad s’est greffé celui de la pandémie de Covid-19 qui a fait que pendant deux ans, aucun technicien étranger n’a pu venir en Algérie pour effectuer la maintenance des appareils.

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