Économie

Les tensions persistent sur le marché de l’automobile en Algérie

Les tensions sur le marché de l’automobile en Algérie persistent malgré le retour en mars dernier à l’importation des véhicules neufs, après l’agrément de trois concessionnaires dont Fiat.

La demande sur le marché algérien est tellement importante que les véhicules neufs de la marque italienne Fiat, la seule sur le marché des voitures neuves jusqu’à présent, n’arrivent pas à satisfaire les besoins du marché. Les spécialistes évoquent un déficit de plus d’un million de voitures à combler, après des années de blocage des importations.

Les clients désireux d’acquérir des voitures se heurtent à des délais trop longs. Les revendeurs des véhicules fondus dans la foule des acquéreurs trouvent le moyen d’acheter des véhicules et de les revendre au marché informel au prix fort.

Au marché de l’automobile de Batna, la Fiat Tipo vendue au showroom des distributeurs agréés de la marque italienne à 3,18 millions de dinars est remise en vente à plus de quatre millions de dinars, affirment des clients dans une vidéo de la chaîne DZ News.

Si les concessionnaires agréés refusent de vendre plus d’une voiture au même acheteur afin de lutter contre le fléau de la revente, les revendeurs eux contournent les mesures en s’y prenant par le biais de prête-noms.

« Ils envoient des connaissances à eux moyennant une somme d’argent et ils revendent au marché informel une fois le véhicule livré. Il est impossible pour les concessionnaires de contrôler ça et ils ne peuvent pas refuser de vendre non plus », explique un expert dans le domaine de l’automobile.

La solution est trouvée par les revendeurs qui disposent d’une manne financière importante. Ils se permettent donc de réserver plusieurs véhicules qu’ils achètent par le biais de personnes tierces pour ensuite les vendre au marché informel avec une plus-value de plus d’un million de dinars.

Interrogé sur ce phénomène, le président de l’association de protection et d’orientation des consommateurs, l’Apoce, Mustapha Zebdi est clair à ce sujet : « Il s’agit de spéculation ».

« Il faut appliquer la loi sur la spéculation. Nous avons déjà abordé le phénomène de la revente des véhicules neufs achetés auprès des concessionnaires à des prix exorbitants. Même le ministère de l’Intérieur en a parlé. Les solutions existent. Nous espérons que les portes d’un dialogue soient ouvertes entre les pouvoirs publics et la société civile, car nous avons des propositions à formuler dans ce sens », détaille Mustapha Zebdi.

Marché automobile en Algérie : les tensions vont se poursuivre

Sur le marché de l’automobile, des clients n’hésitent pas à payer les véhicules de la marque Fiat à plus d’un million de dinars, leur prix dans les concessions, pour ne pas avoir à attendre longtemps pour se faire livrer.

Les 10.000 à 12.000 voitures que devrait importer Fiat Algérie d’ici à la fin de l’année n’arriveront pas à équilibrer le marché de la demande estimé à environ un million de véhicules par des experts.

Avec une seule marque qui importe et au rythme où vont les choses, la tension sur le marché de l’automobile algérien devrait durer encore longtemps, d’autant que les deux marques agréées, Opel et Jac, n’ont pas encore entamé leurs activités pour des raisons inconnues. Pour les marques françaises Renault, Peugeot et Volkswagen qui sont populaires en Algérie, aucune date n’est encore fixée pour le retour dans le pays. Pour Hyundai, rien de nouveau pour la reprise de son usine de montage à Tiaret.

« Quand il y a aura assez de voitures, il sera possible de faire un travail de sensibilisation pour amener le citoyen à attendre le délai de livraison plutôt que de payer la voiture plus cher », indique un expert dans le domaine de l’automobile.

De leur côté, les concessionnaires agréés de la marque Fiat y vont au rythme de l’importation. Contacté ce lundi par TSA, un distributeur officiel de la firme italienne a déclaré qu’il n’y avait pas de disponibilité à l’heure actuelle. « Il y a un arrivage prévu pour la semaine prochaine. Pour les délais, nous ne sommes pas en mesure de les donner avec exactitude, tout dépendra du nombre de véhicules dont nous disposerons par modèle », a-t-il expliqué.

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