Économie

Les voitures Fiat au cœur d’une polémique en Algérie

Les voitures importées par Fiat Algérie sont au cœur d’une polémique et le ministère de l’Intérieur promet des mesures répressives contre les revendeurs alors que l’Apoce menace de saisir la justice.

Le marché automobile algérien est toujours sous tension, en raison du déséquilibre entre l’offre rachitique et la forte demande, conséquence du blocage des importations des véhicules neufs pendant plus de trois ans.

Cette tension suscite souvent des polémiques. La dernière en date est liée à la revente de voitures Fiat importées par le concessionnaire local de la marque italienne du groupe Stellantis sur le marché à des prix exorbitants.

Et comme c’était prévisible dans ce genre de situations, des acheteurs qui ont pu être livré ont remis rapidement leurs véhicules sur le marché pour tirer profit de la hausse des prix due à la rareté des voitures.

Ce que l’Association de protection des consommateurs (Apoce) a dénoncé en menaçant de recourir à la justice contre les revendeurs qu’elle a accusés de spéculation.

« À partir du dimanche 21 mai, nous allons commencer à déposer plainte contre les courtiers en voitures neuves, pour cause de spéculation illégale », a annoncé l’Apoce sur sa page Facebook, en précisant que la loi sur la spéculation lui permet de saisir la justice dans ce genre de cas.

Face à l’ampleur prise par la polémique, le ministère de l’Intérieur est intervenu par la voix de Mehdi Amirouche, directeur des libertés publiques et des affaires juridiques, pour dénoncer un « enrichissement sans effort » de la part de ceux qui achètent des voitures Fiat pour les revendre.

Voitures Fiat Algérie : l’Apoce menace de saisir la justice

« Ils revendent leurs voitures et obtiennent une marge bénéficiaire qui est parfois supérieure à celle du concessionnaire, ce qui n’est pas raisonnable », a-t-il ajouté, en soulignant « l’aide indirecte » de l’État pour permettre au citoyen d’acquérir un véhicule neuf.

« Nous avons constaté qu’il y a une sorte de plafonnement des prix des véhicules neufs. Il y a eu des négociations avec les concessionnaires pour avoir des véhicules de qualité avec des prix accessibles au simple citoyen », a-t-il expliqué.

Du point de vue juridique, M. Amirouche a évoqué la possibilité d’appliquer la loi de la spéculation qui punit sévèrement les spéculateurs.

« Cette pratique peut tomber sur le coup de la loi sur la spéculation », a-t-il expliqué, parce que le revendeur propose sa voiture sur le marché à des « prix supérieurs » à ceux des concessionnaires.

M. Amirouche a annoncé que des mesures seront prises pour lutter contre les pratiques liées à la spéculation. « Nous sommes en train de mettre en place des mesures parfois répressives pour mettre fin à ce phénomène », a-t-il indiqué.

L’Algérie a accordé le 6 mars dernier des agréments à trois marques automobiles : Fiat (Fiat Algérie), Opel (HCI) et Jac (Emin Auto).

Fiat Algérie a annoncé le 19 mars le début de la commercialisation de ses voitures en Algérie, mais les représentants d’Opel et de Jac n’ont pas entamé leurs activités, pour des raisons inconnues.

Même le nombre de voitures mis sur le marché par Fiat Algérie reste faible pour répondre à la forte demande sur le marché automobile algérien.

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