Économie

Ligne ferroviaire Alger-Tamanrasset : ce que l’on sait

L’Algérie poursuit la modernisation et l’extension de son réseau ferroviaire. Des projets sont en cours de réalisation un peu partout dans le pays et notamment dans les Hauts-Plateaux et le sud du pays.

“Le sud du pays est une priorité. Actuellement, il y a des projets qui sont en cours de réalisation, d’autres ont été réceptionnés tandis que certains sont en cours d’étude”, a déclaré ce mardi à la Chaîne III de la Radio algérienne Azzedine Fridi, directeur général de l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (Anesrif).

L’objectif, a-t-il déclaré, est de connecter Alger à l’extrême sud du pays. “C’est une priorité que les pouvoirs publics ont tracée et que nous sommes en train de concrétiser dans les meilleurs délais”, a-t-il dit.

Comment réaliser une ligne reliant le nord à l’extrême sud du pays avec les contraintes liées à l’ensablement de la voie ferrée ? Le directeur de l’Anesrif répond : “Il y a des conditions qu’il faut respecter et des procédures de construction qu’il faut exécuter”.  

« Nous pouvons réaliser des lignes ferroviaires dans des massifs, dans des terrains inondables et même  là où il y a des problèmes d’ensablement”, a-t-il ajouté.

Fridi explique que plusieurs projets de voies ferrées ont d’ores et déjà été réceptionnés, notamment ceux dédiés au raccordement du complexe sidérurgique de Bellara et de la cimenterie de Biskra au port de Djendjen, dans la wilaya de Jijel.

“Nous avons terminé le raccordement du complexe de Bellara. Le projet fait 43 km. Il est terminé et a été  réceptionné”, a-t-il déclaré.  “Nous travaillons actuellement sur un grand projet pour le transport du phosphate de Djebel El Onk vers Oued Kebrit. Le taux d’avancement des travaux de cette ligne est à 55% avec des entreprises nationales. Elle permettra de transporter 100 millions de tonnes de phosphates par an”. 

Ligne Alger-Tamanrasset

Selon le directeur de l’Anesrif, l’un des principaux objectifs du programme de densification de réseau ferroviaire est de raccorder les zones de production et notamment les pôles pétroliers du sud, au reste du pays.

“L’objectif tracé est de raccorder toutes les zones industrielles vers les ports notamment pour l’exportation. Nous sommes en train de réaliser une voie de 150 km  sur l’axe Touggourt Hassi Messaoud qui va relier la nouvelle ville de Hassi Messaoud au pôle pétrolier. Le taux d’avancement est de 70%. La ligne Touggourt-Hassi Messaoud sera lancée au premier trimestre 2023”, a-t-il ajouté.

Pour la ligne ferroviaire Alger – Tamanrasset, M. Fridi a donné les villes qu’elle traversera et les tronçons déjà en exploitation et ceux qui seront réalisés. Pour sa construction d’ici à 2035, M. Fridi a répondu : “Tout est possible” . “Tout dépend du relief. S’il s’agit d’un relief plat, le délai de réalisation sera plus court, si c’est une réalisation qui nécessite des tunnels, le délai sera plus important. Tout est possible de réaliser dans des délais raisonnables”, a-t-il dit.

Pour cette ligne, « Alger-Chiffa est déjà en exploitation », a expliqué M. Fridi. Pour le tronçon Chiffa-Médéa-Boughezoul, les « études sont terminées », a-t-il ajouté, alors que cette ligne est indispensable pour relier la rocade ferroviaire des Hauts plateaux au nord du pays.

Pour la ligne Alger-Tamanrasset, M. Fridi en poursuivi qu’entre Boughezoul, Djelfa et Laghouat, les travaux sont en cours sur plus de 250 km, avec un taux d’avancement « supérieur à 90% ». La réception de ce dernier tronçon est « prévue cette année », selon le même responsable.

Pour le tronçon Laghouat-Ménéa-Ghardaïa et In Salah, les « études d’identification seront achevées au premier trimestre 2023 et « nous allons lancer les études de la partie In Salah-Tamanrasset sur 670 km dans les prochains jours », a-t-il encore détaillé. Pour les travaux de réalisation, ils seront lancés en fonction de la disponibilité des financements, a précisé M. Fridi.

Modernisation des gares et sécurisation des lignes

Actuellement, l’Agence nationale des investissements ferroviaires (Anesrif), outre la densification du réseau, a deux objectifs: la modernisation des infrastructures et la sécurisation des lignes.

 “C’est notre objectif (de moderniser les gares). C’est notre vitrine”, a dit M. Fridi en ajoutant que « toutes les gares vont subir une mise à niveau et seront dotées de moyens modernes »

« Les gares qui se trouvent sur les projets en cours de réalisation sont automatiquement mises à niveau. Ce sont de belles gares.  Tandis que pour les anciennes gares, nous avons un programme de réhabilitation”.

 Prenant comme exemple les gares d’Hussein Dey, du Caroubier et de Blida, il a souligné qu’il « y a un grand programme ambitieux pour la réhabilitation et la modernisation de ces gares “.

Pour minimiser le risque d’accidents ferroviaires, le directeur de l’Anesrif a annoncé la suppression des passages à niveau. ” Nous procédons à la suppression de 119 kilomètres de passages à niveau liés aux anciennes lignes”, a-t-il affirmé.  Un programme qui, selon lui, “sera réalisé dans un délai qui ne dépasse pas les 18 mois”. 

 « Nous n’avons rien à envier à ce qui se fait en Europe »

Avec la réalisation de nouvelles lignes ferroviaires, la modernisation des infrastructures et la suppression des passages à niveau, les gares ferroviaires en Algérie sont “d’un niveau international ” .

“Nous sommes en train de réaliser des lignes aux normes internationales, Nous garantissons la sécurité. Il y a les caractéristiques géométriques qui permettent d’atteindre des vitesses de 160 à 220 km/h,  et avec de beaux bâtiments qui accueillent les voyageurs (les gares), nous n’avons rien à envier à ce qui se fait en Europe”, se félicite le directeur de l’Agence nationale d’études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires.  

Les plus lus