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Maîtrise des prix des légumes secs : le gouvernement opte pour la manière forte

Maîtrise des prix des légumes secs : le gouvernement opte pour la manière forte

Nouvelle mesure phare des autorités pour stabiliser les prix et juguler davantage la spéculation qui touche principalement les produits de large consommation en Algérie. La décision, contenue dans un décret exécutif publié au dernier numéro du Journal officiel, concerne les légumes secs et le riz.

Il s’agit du plafonnement des marges bénéficiaires sur ces produits à l’emballage, la vente en gros et la distribution en détail.

Les prix de certaines légumineuses (lentilles, haricots, pois, pois chiches…) et du riz ont connu des hausses souvent injustifiées ces derniers mois.

Dans une supérette d’Alger-centre, les prix étaient ainsi affichés, ce samedi 16 mars, sixième jour de Ramadan : les haricots à 370 dinars le kg, les pois chiches à 500 Da, les lentilles à 290 dinars, et le riz à 150 dinars.

Dans le décret exécutif publié, ce samedi, au Journal officiel n°17, le gouvernement ne fixe pas les prix, mais plafonne les marges bénéficiaires. Pour les légumes secs et le riz conditionnés, la marge est fixée sur les emballages de 1 kilogramme et 500 grammes à 5 % pour le conditionnement et la distribution en gros et à 8 % pour la vente au détail. S’agissant de ces mêmes produits en vrac, la marge maximale autorisée est de 5 % pour le gros et 5 % pour le détail.

Dans le décret, il est précisé que les marges bénéficiaires plafonnées sont appliquées sur la base du prix de revient au stade de conditionnement, sur la base du coût d’achat pour la distribution en gros et sur la base du prix d’achat pour la vente au détail.

« Toute infraction aux dispositions du présent décret est constatée et sanctionnée, conformément aux dispositions législatives et réglementaires en vigueur », met en garde le décret exécutif.

Légumineuses et riz : l’Algérie plafonne les marges bénéficiaires des commerçants

Le gouvernement a donc décidé d’agir par une mesure drastique. Une première étape avant de généraliser la mesure aux autres produits de première nécessité ?

En novembre dernier, le ministère du Commerce avait annoncé son intention de plafonner les marges des différents intervenants dans la production et la commercialisation de certains produits de large consommation.

Au cours d’une réunion en présence notamment du directeur de l’Office des céréales (OAIC) et des représentants des organisations patronales, de l’Union des commerçants (UGCAA) et d’associations de protection des consommateurs, le ministre, Tayeb Zitouni, avait mis en exergue « l’importance du plafonnement des marges bénéficiaires, de la moralisation de l’activité commerciale et du renforcement de la confiance sur le marché pour préserver le pouvoir d’achat des citoyens ».

Par cette mesure, le gouvernement exerce désormais un contrôle total sur le commerce des légumineuses et du riz, avec d’abord la fixation des prix en amont à travers l’OAIC (Office algérien interprofessionnel des céréales) puis le plafonnement par décret des marges bénéficiaires des commerçants.

Le gouvernement a déjà pris la décision de confier le monopole de l’importation des légumes secs et du riz à l’Office algérien des céréales (OAIC).

La décision de plafonner les marges bénéficiaires de ces produits est une nouvelle mesure forte destinée à accentuer le contrôle de l’État sur le marché des produits de large consommation pour éviter la flambée des prix et les tensions.

Le marché algérien est censé être libre en vertu de la loi de 2003 sur la concurrence qui stipule dans son article 4 que « les prix des biens et services sont librement déterminés conformément aux règles de la concurrence libre et probe ».

Néanmoins, l’article 5 du même texte prévoit la possibilité pour les pouvoirs publics d’intervenir pour la fixation, le plafonnement ou l’homologation des marges et des prix de biens et services ou de « familles homogènes de biens et services ».

Une telle mesure doit être motivée par le souci de « la stabilisation des niveaux de prix des biens et services de première nécessité ou de large consommation, en cas de perturbation sensible du marché » ou par « la lutte contre la spéculation sous toutes ses formes et la préservation du pouvoir d’achat du consommateur ». Ce qui semble bien être le motif du dernier décret pris par le gouvernement.

Des mesures similaires peuvent également être prises temporairement dans certains cas précis, comme des hausses excessives et injustifiées des prix, provoquées par « une grave perturbation du marché, une calamité, des difficultés durables d’approvisionnement dans un secteur d’activité donné ou une zone géographique déterminée ou par des situations de monopoles naturels ».

En accentuant sa mainmise sur le commerce des légumineuses et du riz, le gouvernement veut éviter des flambées récurrentes des prix de ces produits stratégiques.

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