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Maroc-Israël : la radio Beur FM au cœur d’une polémique en France

Maroc-Israël : la radio Beur FM au cœur d’une polémique en France

Une autre affaire mêlant communautarisme, antisémitisme et « séparatisme » éclate en France après la suspension d’une émission par la chaîne de radio Beur FM.

Ses deux animateurs accusent la direction de la radio communautaire d’avoir cédé à la pression de parties antisémites, d’autant plus que la décision de leur suspension est tombée après une rencontre qu’ils ont eue avec l’ambassadeur d’Israël en France.

Rose Ameziane et Malik Yettou, animateurs de  « L’Actualité autrement », préparaient une émission sur l’accord de normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Cet accord a été annoncé jeudi 10 décembre par l’ex-président américain Donald Trump en échange de la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.

Pour cela, ils se sont rendus au siège de l’ambassade d’Israël en France où ils ont rencontré l’ambassadeur et son porte-parole. Immédiatement après, ils ont reçu un e-mail de leur directrice leur signifiant que « l’émission ne sera pas reconduite à la rentrée et ce pas avant un bon débrief de notre ligne éditoriale….», ont indiqué les deux journalistes au Figaro.

« Il était indiqué sans nuance que le fait de rencontrer l’ambassadeur d’Israël et son porte-parole ne respectait pas la ligne éditoriale de Beur FM », racontent-ils au Figaro.

« Nous avons ressenti dans sa sanction qu’elle semblait vouloir peut-être éviter de se heurter à une certaine frange politique et communautariste. Ceux que le Président (Macron) appelle les séparatistes », poursuivent-ils.

| Lire aussi : Maroc – Israël : « Un accord entre colons »

La direction de Beur FM conteste cette version. « Les animateurs en question n’ont jamais été sanctionnés par la direction de Beur FM, et si ces derniers l’ont bien informé de leur souhait de traiter l’accord de normalisation des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël dans leur émission « L’actu Autrement », il leur a été indiqué qu’en raison de l’importance historique et politique que revêtait cet événement, ce sujet serait traité par l’un des journalistes de la radio plutôt que par des animateurs, dans le respect de la ligne éditoriale et des procédures de Beur FM. Il n’a donc jamais été question de censurer cette information sur l’antenne de la station », a réagi Beur FM dans un communiqué publié hier dimanche 31 janvier.

« Une ingérence étrangère algérienne ? »

« D’ailleurs, une émission devrait avoir lieu sur ce thème. Elle se déroulera en direct, ce qui n’était pas le cas pour « L’Actu autrement ». On privilégie un dialogue sans filtre avec les auditeurs », se défend la directrice incriminée, Djima Kettane, dans les colonnes de la revue Marianne.

Mais les deux animateurs persistent et signent. « La directrice a cédé aux pressions de cette minorité agissante sur les réseaux sociaux qui se revendique antisioniste mais qui, en réalité, est antisémite », accuse Malik Yettou dans le même média, faisant état par ailleurs d’insultes et de menaces qu’il aurait reçues ainsi que sa collègue depuis l’éclatement de cette affaire.

« Sur les réseaux sociaux, je me suis fait menacer et traiter de « bougnoul de service »», dit-il alors que Rose Ameziane va plus loin, en s’interrogeant sur une éventuelle intervention de l’Algérie, qui a  dénoncé l’accord de normalisation entre le Maroc et Israël : « Sommes-nous, nous-mêmes, victimes d’antisémitisme par ricochet ou d’une ingérence étrangère algérienne pour éviter de parler du Maroc ? » Rose Ameziane.

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