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Maroc : le gouvernement approuve la loi sur la légalisation du cannabis

Maroc : le gouvernement approuve la loi sur la légalisation du cannabis

Le Maroc a franchi le pas de la légalisation du cannabis. Son gouvernement a approuvé ce jeudi 11 mars le projet de loi relatif à « l’usage légal du cannabis », alors que l’Algérie multiplie les accusations contre le Maroc sur le trafic de drogue.

Après avoir passé le cap de l’Exécutif, le texte devrait être transmis au Parlement pour débat et approbation. Le projet de loi est controversé jusqu’au sein du parti au pouvoir et intervient dans un contexte de dénonciations répétées par l’Algérie de l’inondation de son territoire par les stupéfiants en provenance du Maroc.

Le projet de loi 13-21 prévoit la création d’une agence de régulation des activités liées au cannabis avec pour mission de « développer un circuit agricole et industriel » dans les régions « autorisées à produire » la plante de cannabis.

Il légaliserait également l’usage thérapeutique du cannabis, limitant la production aux volumes « nécessaires pour l’aspect médical, pharmaceutique et industriel ». Il serait également exigé des cultivateurs agréés de cannabis d’intégrer des coopératives agricoles et de vendre exclusivement leur production à des sociétés autorisées.

Le cannabis fait vivre jusqu’à 140 000 personnes au nord du Maroc selon diverses sources. C’est d’ailleurs un parti fortement implanté dans la région du Rif, le Parti authenticité et modernité (PAM), qui est l’un des plus fervents défenseurs de la légalisation.

Tensions avec l’Algérie

Le parti au pouvoir, le PJD, est en revanche fortement divisé sur la question, l’ancien Premier ministre Abdelilah Benkirane étant fermement opposé au projet de loi. Le processus d’adoption du projet de loi s’est accéléré après que l’ONU eut retiré le cannabis de la liste des stupéfiants dangereux.

Le cannabis marocain a toujours constitué une source d’inquiétude pour l’Algérie. Le 1er mars, l’Armée nationale avait directement accusé le régime marocain d’user « de tous les moyens pour faire écouler et vendre ses drogues en dehors de ses frontières et ce en faisant fi de la sécurité et la stabilité des pays du voisinage ».

« La pauvreté prend de l’ampleur au Maroc et le chômage s’installe de plus en plus parmi les jeunes. C’est pourquoi, le régime marocain ferme les yeux sur la contrebande et le narcotrafic. De surcroit, il encourage et motive ses éléments postés sur ses frontières pour faciliter l’acheminement des tonnes de drogues vers l’Algérie », a accusé l’ANP.

Le 9 mars, c’est la Gendarmerie nationale qui est montée au créneau pour dénoncer la dangerosité du cannabis « moderne » marocain qu’il a comparé à des drogues dures comme la cocaïne et l’héroïne.

« Le Maroc a toujours été un pays de production industrielle de cannabis. En plus de ça, à partir de 2010, la culture du cannabis au Maroc a connu beaucoup de transformations. On a vu son industrie se transformer par l’introduction massive de variétés hybrides, à haut rendement, ce qui a permis d’augmenter la production et d’augmenter la puissance du haschisch », a expliqué le lieutenant-colonel Yacine Boumrah, de l’institut de criminologie.

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