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Maroc : peines allant de 2 ans de prison à la perpétuité pour 25 Sahraouis

La justice marocaine a prononcé mercredi des peines allant de deux ans de prison à la perpétuité à l’encontre de 25 Sahraouis accusés d’avoir tué onze membres des forces de l’ordre marocaines en 2010, à l’issue du procès dit “de Gdeim Izik”.

Ce procès, ouvert en décembre devant une juridiction civile, revêtait un caractère sensible avec en toile de fond le dossier du Sahara occidental.

Le verdict a été rendu à l’aube par la Chambre criminelle près la Cour d’appel à Salé, près de la capitale Rabat, a rapporté l’agence de presse MAP, qui n’a donné aucune autre précision.

Ce procès dit “de Gdeim Izik” tient son nom du camp de déplacés où avaient été tués les onze policiers et gendarmes marocains près de la ville de Laâyoune, au Sahara occidental.

Le Maroc et le Front Polisario s’étaient accusés mutuellement d’avoir provoqué les affrontements meurtriers qui avaient éclaté entre forces de l’ordre et manifestants sahraouis.

A l’issue d’un premier procès organisé en 2013 devant un tribunal militaire, les 25 accusés avaient été condamnés à des peines allant de 20 ans de réclusion à la perpétuité.

Face aux contestations d’ONG et de proches des condamnés, et à la suite d’une réforme de la justice militaire marocaine, l’affaire avait été renvoyée devant une juridiction civile.

Durant le procès, les deux parties ont donné une version radicalement opposée des faits et les débats ont été marqués par des moments de vives tensions, dans la salle d’audience comme aux abords du tribunal.

Tout au long du procès au civil, les autorités marocaines ont mis en avant la “transparence” et “l’équité” des débats, ouverts à la presse et en présence d’observateurs internationaux.

Mais mi-mai, les accusés et leur défense s’étaient retirés du procès pour dénoncer des “irrégularités”. Les accusés refusaient depuis lors de comparaître.

L’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) a fustigé de son coté un “procès inique”, dénonçant notamment des “aveux signés sous la torture”.

Mardi, Amnesty international et Human Rights Watch ont appelé à “veiller” à ce que les jugements “ne se fondent pas sur des aveux (…) extorqués sous la torture ou les mauvais traitements lors d’interrogatoires policiers”.

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