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Niger : les risques d’une intervention militaire pour l’Algérie

L’Algérie a mis en garde contre une intervention militaire au Niger la veille de l’expiration dimanche de l’ultimatum fixé par la Cedeao aux putschistes nigériens pour réinstaller dans ses fonctions le président élu Mohamed Bazoum.

Malgré la menace d’une intervention militaire de la part des pays de la Cedeao, les auteurs du coup d’État campent sur leur position et refusent de rétablir l’ordre constitutionnel.

La fin de l’ultimatum aggrave les risques de guerre et d’instabilité au Niger, ce qui pourrait embraser toute la région du Sahel, déjà en proie à l’instabilité, aux activités terroristes et à une grave crise économique. Redoutant une intervention militaire, les putschistes ont fermé dans la nuit de dimanche à lundi, l’espace aérien du Niger.

Les pays de la Cedeao ne sont pas passés de la parole à l’acte. Ce lundi, ils ont annoncé dans un communiqué la tenue d’un sommet extraordinaire jeudi 10 août à Abuja au Nigéria pour discuter de la situation au Niger.

L’Algérie qui partage une longue frontière avec le Niger a exprimé à maintes reprises son opposition à une intervention militaire dans ce pays. « Nous rejetons totalement et catégoriquement toute intervention militaire au Niger », a déclaré le président Abdelmadjid Tebboune dans un entretien accordé à des médias algériens qui a été diffusé samedi sur la Télévision algérienne (ENTV).

Le président Tebboune a donné l’exemple des pays qui ont connu des interventions étrangères. « Regardez la situation des pays où il y a eu des interventions étrangères. Leurs problèmes sont toujours posés », a-t-il demandé, en donnant les exemples de la Syrie et de la Libye qui en proie à l’instabilité et aux guerres depuis la chute du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, suite à l’intervention militaire française. « L’intervention militaire ne règle aucun problème », a tranché Abdelmadjid Tebboune.

Niger : l’Algérie opposée à une intervention militaire

Le chef de l’Etat a dit que la situation en Niger après le coup d’Etat du 26 juillet dernier constitue une menace directe pour l’Algérie. Cette menace va s’aggraver en cas d’intervention étrangère qui risque d’embraser le Sahel, après les soutiens apportés par les juntes au pouvoir au Mali et le Burkina Faso aux putschistes nigériens.

« La situation s’est aggravée après la décision du Niger et du Mali d’entrer dans la bataille », a mis en garde le président Tebboune qui a évoqué un risque d’embrasement du Sahel.

« La crise peut se résoudre par la logique », a-t-il ajouté, en assurant que l’Algérie a les moyens de protéger ses frontières. «Notre armée est forte », a-t-il dit, en indiquant qu’aucune solution n’est viable sans l’Algérie qui est la « première concernée » par cette crise.

En cas d’aggravation de la situation au Niger, l’Algérie qui est entourée de foyers de tensions risque un afflux massif de migrants subsahariens.

Des centaines de migrants entrent chaque semaine en Algérie via ses longues frontières sud, et ceux qui sont interceptés sont souvent renvoyés dans leur pays, mais de nombreux clandestins réussissent à passer les contrôles pour s’établir dans le pays ou tenter leur chance en Europe.

La deuxième menace qui pèse sur l’Algérie si le Niger est livré au chaos est la prolifération des groupes terroristes, comme ce fut le cas après l’intervention étrangère en Libye. Présents au Sahel, les groupes terroristes vont saisir l’occasion d’une guerre pour se renforcer et attaquer des pays comme l’Algérie, ce qui signifie la mobilisation de moyens importants pour sécuriser les frontières.

Le troisième risque de l’utilisation de la force au Niger sur l’Algérie est l’installation durable de troupes étrangères aux frontières sud du pays. L’Algérie s’est toujours montrée hostile à une présence militaire étrangère à ses frontières en raison des risques qu’elle comporte pour sa sécurité.

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