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Nouveau gouvernement : ce qu’il faut retenir

Nouveau gouvernement : ce qu’il faut retenir

L’attente n’a pas été longue. Une semaine après la nomination d’Aïmene Benabderrahmane au poste de Premier ministre, la composition de son gouvernement est connue.

Le nouvel exécutif a été annoncé ce mercredi par la présidence de la République. Il est composé de 32 ministères et ministères délégués, soit quatre de moins que le précédent.

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Les charges de ministre des Finances seront assurées par le Premier ministre qui occupait ce poste dans le gouvernement d’Abdelaziz Djerad, tandis que le ministère des Statistiques et les ministères délégués chargés des Sports d’élite et de la Réforme hospitalière ont été supprimés.

De nombreux ministres du gouvernement Djerad ont gardé leur poste, 15 précisément. Kamel Beldjoud reste à l’Intérieur, Abderrahmane Benbouzid à la Santé, Mohamed Arkab à l’Énergie, Youcef Belmahdi aux Affaires religieuses, Abdelbaki Benziane à l’Enseignement supérieur, Kamel Rezig au Commerce et Ammar Belhimer à la Communication. Ce dernier perd néanmoins la qualité de porte-parole du gouvernement. Celui-ci ne dispose du reste pas de porte-parole.

Côté départs et arrivées, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas de surprises. La plus grosse est sans doute le retour de Ramtane Lamamra aux Affaires étrangères.

Le brillant diplomate avait occupé le poste éphémèrement dans les dernières semaines de la présidence Bouteflika, parallèlement à celui de vice-Premier ministre. Le retour d’un poids lourd de la trempe de Lamamra, très écouté et estimé sur la scène internationale, répond sans doute au souci de donner un nouveau souffle à la diplomatie algérienne, notamment en Afrique.

La présence de Lamamra à la tête du MAE est plus qu’utile dans la conjoncture actuelle faite de crises complexes jusqu’à nos frontières immédiates. C’est la voix de l’Algérie qui sera mieux écoutée.

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Un autre gouvernement de technocrates, des miettes pour les partis

L’autre changement phare, c’est le départ de Belkacem Zeghmati du ministère de la Justice. Le nouveau garde des Sceaux s’appelle désormais Abderrachid Tebbi, premier président de la Cour suprême depuis juin 2019.

Zeghmati était l’un des rares ministres à être en poste avant l’élection du président de la République en décembre 2019. Il avait été nommé en juin de la même année par le président par intérim Abdelkader Bansalah, malgré la très claire disposition de la Constitution de l’époque qui ne lui conférait pas la prérogative de changer la composante du gouvernement.

Le nom de Zeghmati est lié notamment à la gestion des enquêtes sur la grande corruption, les contestations des avocats et des magistrats et la répression du Hirak, avec les nombreuses poursuites et condamnations à l’encontre des activistes. Nul ne peut prédire néanmoins si son départ sera suivi d’un changement de cap sur ces questions.

Beaucoup de nouvelles têtes font en outre leur entrée dans le gouvernement, et dans la politique. De nombreux nouveaux ministres sont des cadres de leurs secteurs respectifs, comme Abdelhakim Belabed (Education), Karim Bibi Triki (PDG d’Algérie Télécoms nommé ministre des télécoms), Abderrachid Tebbi (Justice) ou Abderrahmane Lahfaya (ex-DG de la CNAS et nouveau ministre du Travail).

On est en somme devant un autre gouvernement composé majoritairement de technocrates, si l’on excepte les quelques portefeuilles laissés aux partis arrivés en tête des dernières législatives et qui ont apporté leur soutien au président de la République, comme la Culture confiée à Wafa Chaâlal du RND, l’Industrie (Ahmed Zeghdar, FLN) ou l’environnement (Samia Moualfi, du même parti). En clair, les partis vainqueurs des législatives ont eu des miettes.

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